Espace de rencontre pour une société sans violence

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Attention, moteur, action…. Avec trois associations carburant à plein régime c’est bien le cas de le dire. La caravane de proximité, acte IV, revient de plus belle sur la scène et fait parler d’elle en canalisant toutes les attentions. Cette fois, c’est la wilaya qui a eu l’honneur de dérouler le tapis rouge aux jeunes acteurs et créateurs de projets. Ainsi, des jeunes issus de cinq wilayas d’Algérie (Alger, Oran, Constantine, Béjaïa et Adrar) et d’autres venus d’Aubervilliers (France) ont suivi des formations en audiovisuel, théâtre et slam, c’est-à-dire l’écriture poétique à cappella, et ce du 30 octobre jusqu’au 5 du mois en cours sur le site de l’association Etoile culturelle d’Akbou. Le jour d’après, place aux sorties et autres visites touristiques. Farniente et découverte de Bgayet. Des formations organisées conjointement par l’association SOS Bab El Oued, OMJA (Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers) et l’Association Etoile culturelle d’Akbou. Ces formations entrent dans le cadre du projet “Caravane de proximité”. Il s’agit là d’un programme ayant pris effet, rappelons-le, le mois de décembre 2008. S’étalant sur une période de 13 mois, il prendra fin donc le mois prochain. La présente édition est la quatrième du genre. Selon les organisateurs, le projet s’assigne comme objectifs de “développer des échanges d’expériences de pratiques socioculturelles entre jeunes de Bab El Oued et jeunes d’autres régions d’Algérie et de France, s’exprimer et s’affirmer en société, prendre des responsabilités et acquérir le sens de l’autonomie, être sensibilisés aux questions des droits de l’homme et de l’égalité des sexes, tisser des liens d’amitié entre jeunes Algériens et Français, faire découvrir aux jeunes de Bab El Oued et aux jeunes Français d’autres régions de l’Algérie et, enfin, élargir les horizons culturels des jeunes”. Plus spécifique et encore mieux, les organisateurs de cette caravane entendent aussi sensibiliser les jeunes à l’utilisation des “moyens non violents” pour exprimer leur malaise et revendiquer leurs droits. L’Algérie a vraiment besoin de ce genre de campagne au regard des multiples scènes de violence auxquelles l’on assiste au quotidien, notamment lors de manifestations sportives sur les terrains de stades, dans les campus et bien d’autres lieux. En un mot : aucun lieu n’est épargné. Pour dire vrai, les jeunes ces derniers temps donnent l’impression qu’ils sont ivres de violence ! Il est temps alors d’y apporter des remèdes. Et c’est bien là une alchimie qui peut un tant soit peu contribuer à une éducation civique pour enrayer le phénomène de la violence qui ne cesse de gagner du terrain. Au cours de la rencontre, les capacités de jeunes à “entreprendre d’une manière ludique et pédagogique” ont été mises à l’épreuve, et ce à travers des travaux réalisés par l’ensemble des participants, lesquels étaient répartis en groupes. Des groupes de jeunes ayant fait valoir leurs capacités dans des ateliers thématiques soit en théâtre, soit en audiovisuel, soit en slam, c’est-à-dire en écriture poétique à cappella. Au terme de la rencontre, chaque groupe a restitué son travail. Un court-métrage, une pièce théâtrale et un slam ont été ainsi montés par les jeunes créateurs. Des travaux de maîtres. Et pourtant… Regrettant le manque de moyens, la vice-présidente de l’association SOS Bab El Oued, Djamila Meghnine, estime que les jeunes peuvent mieux faire. “Si on prenait la peine de donner les moyens aux jeunes, je suis persuadée que les potentialités existent bel et bien”, nous dit-elle en faisant observer que tous les jeunes portent les mêmes aspirations. “Au bout de cinq jours d’activité, on a l’impression qu’ils ont vécu ensemble une dizaine d’années”, a-t-elle soutenu en soulignant que les autorités doivent mettre les moyens adéquats à la disposition des jeunes à même de leur permettre de s’exprimer. Elle conclut que les objectifs assignés au projet sont dans l’ensemble atteints. C’est dire que ce projet financé par la Fondation de France, Joussour PCPA (Concerti pluri-acture Algérie) et la mairie d’Aubervilliers se penche sérieusement sur une socialisation basée sur l’acceptation et le respect de l’autre. Un principe de base pour une véritable démocratisation de l’Algérie. Quoi de mieux !

Dalil S.

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