Nous assistons ahuris à des attaques en règle contre l’Algérie et surtout des insultes inacceptables contre nos martyrs de la part des Egyptiens. Toute l’Egypte s’est adonnée à cette hystérie. Ni les Algériens ni les martyrs de la glorieuse révolution du 1er Novembre n’ont été épargnés par la déferlante médiatique qui a suivi le match Algérie-Egypte. Artistes, journalistes, officiels et intellectuels, ont pris pour cible un pan entier de notre Histoire que nous chérissons tant : la guerre de Libération. Hormis quelques voix qui se sont élevées pour répondre aux insultes, rapportées uniquement par la presse écrite, faut-il le préciser, aucune autre personne, notamment officielle n’a osé dire basta à cette campagne de lynchage sans précédent et qui est au taquet. Ni les associations de moudjahidine ou des enfants de chouhada, ni le ministère des Moudjahidine, ni une autre institution, y compris l’ENTV, n’ont jugé nécessaire de répliquer à ces attaques qui durent depuis plus d’un mois. Cet acharnement ne s’explique pas uniquement par la défaite des Pharaons au Soudan face aux Fennecs algériens, ni par les enjeux stratégiques de la famille Moubarak, mais elle peut s’expliquer aussi par le silence curieux des autorités algériennes face à cela. Excepté la Coordination nationale des enfants de chouhada de Bounedjma, qui a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux, un silence radio est imposé à tous les niveaux de décision. Alors qu’on assiste à des levées de boucliers contre des Algériens qui, par malheur, osent « dénigrer » une personnalité historique. Contre d’autres qui tentent d’apporter de nouveaux éléments à l’Histoire de la guerre de Libération qui ne rentrent pas dans le cadre de l’Histoire officielle, d’ailleurs une loi est incluse dans la dernière Constitution, rien n’est entrepris contre l’offensante campagne menée par les télévisions égyptiennes. La campagne médiatique égyptienne menée à cor et à cri, contre l’Algérie dans son ensemble met devant le fait accompli tous ceux qui se réclament de la Famille révolutionnaire et même tout les citoyens algériens a qui la responsabilité de la défense de la mémoire de nos martyrs incombe en premier lieu, et ce, dans le cas où les autorités concernées restent motus et bouche cousue devant ce qui n’est autre que du « dire pis que pendre ». Les officiels égyptiens qui, à travers leurs médias, cherchent des noises, se tirent aussi la bourre avec ses télévisions aux ordres. Le silence de la part de l’Algérie officielle semble lui prêter le flanc même si des signes d’apaisement sont envoyés depuis le Caire, mais en contre partie, l’Egypte met « toutes voiles dehors » pour assouvir son envie d’en découdre avec l’Algérie. La situation des Algériens établis en Egypte renseigne aussi sur l’état d’esprit des Egyptiens. Plusieurs de nos concitoyens sont lynchés ou humiliés, chez eux, au travail ou au marché. Des étudiants sont interdits de cours par leurs collègues égyptiens. D’autres lancent de véritables SOS en direction des officiels algériens pour « les sauver » d’une mort certaine. Autant de récits qui donnent froid dans le dos sont narrés quotidiennement par les dizaines d’Algériens qui regagnent le pays. Les séquelles physiques et psychologiques resteront ad vitam æternam, pour témoigner de la fraternité que nous vouent les « frères » égyptiens.
M. Mouloudj