“Quatre cent soixante à cinq cent mineurs ont été condamnés cette année pour divers infractions. Un chiffre qui n’est pas alarmant par apport aux autres pays”, a affirmé, Me. Meriem Chorfi, directrice chargée de la protection des délinquants et des mineurs auprès du ministère de la justice, hier, lors d’une rencontre sur la justice des mineurs au niveau de la résidence des magistrats. Placée sous le thème : « ensemble pour une meilleure protection de l’enfant » et étalée sur deux jours, cette manifestation est organisée par le ministère de la Justice en collaboration avec l’Unicef. Au cours de cette rencontre, les représentants de différents secteurs dans le pays à savoir, la justice, la jeunesse et des sports, la solidarité nationale et des associations activant dans le monde de l’enfance (CEIMO) ont insisté sur la protection et la prise en charge des mineurs. « La prévention de l’enfant est l’acte de chaque instant, et la famille algérienne a désormais besoin d’instance et d’orientation pour pouvoir prendre en charge cet aspect de la société », a affirmé, Me. Moubaraka Sakhri, avocate au niveau du ministère de la justice, ajoutant que, tous les secteurs sont intégrés à préserver l’enfant notamment le secteur de l’éducation nationale. « Il faut faire lire à l’enfant la convention des droits de l’enfant. Le secteur de l’éducation nationale est le secteur le plus habilité a assuré aux mineurs une meilleure instruction en matière des droits de l’enfant », a ajouté, Me. Moubaraka Sakhri. Dans le même contexte, les intervenants ont appelé le premier responsable de l’éducation national de programmer des cours et de publier des prospectus sur les droits de l’enfant en Algérie, et ce, dans le but de connaître le contenu de la convention relatif aux droits de l’enfant. Cette rencontre a, par ailleurs, pour but d’appliquer l’instruction qui stipule de ne jamais condamner un mineur âgé de moins de 10 ans. A noter que les conférenciers ont insisté sur la promulgation d’une loi et la mise en place d’un plan national de prévention de l’enfant. Kamel Fillali, sous-directeur de la commission des droits de l’enfant a demandé la participation de tous les secteurs en matière de mise en place des mécanismes de prévention des droits de l’enfant en Algérie.
Selon un récent bilan de la direction générale de la sûreté de la wilaya d’Alger, plus de 8 000 délinquants mineurs ont commis des crimes au niveau de la capitale dont un taux de 3% représente l’implication des filles. Il a été enregistré également 3 453 accusés de vol, 276 mineurs accusés de consommation de drogues, 1 423 ont été jugés pour d’autres infractions et 17 mineurs ont été condamnés pour avoir commis des crimes dont les victimes sont des mineurs aussi. Tous ces mineurs, faut-il le signaler, ont été jugés par la justice des mineurs, a fait savoir, Kheïra Messaoudani, commissaire principale de la police.
M. A. Yahoui