On s’est trop lamenté, maintenant il faut agir…

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Pour des raisons politiques et sociales qui lui sont propres, la Kabylie n’arrive toujours pas à assurer un cadre de vie adéquat à sa jeunesse. La drogue, la violence, l’alcool et parfois même la prison deviennent mécaniquement presque l’inévitable lot d’une partie de cette catégorie fragile, dont certains viennent juste d’accéder à l’adolescence. Certes, une version comparative de ce phénomène fait ressortir que les choses sont relativement moins dramatiques que dans certaines régions du pays, mais les faits sont là, et tous les chiffres confortent cette dangereuse courbe ascendante de la délinquance juvénile en Kabylie. L’on ne s’étalera pas ici sur les (innombrables) facteurs qui favorisent la prolification d’actes de violence ou de criminalité chez les mineurs, le débat serait trop long et peut-être ennuyeux, mais il serait plus judicieux de (re) situer cette réalité bien amère et de la remettre dans son véritable contexte afin de sauver quelques “candidats potentiels” à la prison des affres de la délinquance. Oui, il y a démission du noyau familial ; oui, l’école produit plus d’“incompétents scolaires” que de cadres dignes de ce nom ; oui, les lois algériennes demeurent floues quant aux jugements et aux condamnations des mineurs, mais cela n’explique pas à lui seul cette dangereuse poussée de la violence juvénile. Ce qu’il faut faire au lieu de se lamenter sur ces chiffres maudits, c’est de mettre au point plusieurs mécanismes qui se baseront sur le volet social et juridique de la chose. Des lois plus claires, tantôt indulgentes tantôt fermes, doivent être créées pour comprendre ces enfants puis endiguer leur violence. Des canaux de “récupération” sociale et/ou professionnelle sont plus que nécessaires pour qu’un gamin de 15 ans apprenne plus à “tuer son temps” en faisant une formation de son choix qu’à jouer avec un couteau ou à fumer un joint avec les copains. Des pays très déstabilisés par ce phénomène ont réussi à redresser la barre et à faire baisser la délinquance juvénile d’une manière spectaculaire. Pourquoi pas nous ? D’autant que la chose ne demande pas une fortune…

Ahmed B.

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