Les praticiens généralistes et spécialistes ne décolèrent pas

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Hier encore, les praticiens ont tenu un grand rassemblement dans l’enceinte du CHU Mustapha-Pacha. Venus de différentes wilayas du centre du pays, les praticiens spécialistes, généralistes, pharmaciens et chirurgiens-dentistes ont scandé des slogans hostiles à la tutelle en réponse au mutisme et au mépris de cette dernière « praticiens en colère », « ulac ahvas ulac », « a bas la répression, liberté et expression », « nos malades sacrifiés ». Las d’attendre une oreille attentive à leur plateforme de revendications, ces protestataires ont demandé le départ de Barkat « Rouh Treweh ya Barkat, 3yina menek barakat ». Le CHU Mustapha-Pacha a été hier pris d’assaut par plus de 2 000 praticiens qui ont observé un sit-in de plus de deux heures. En signe de protesta, ces derniers ont observé une marche dans le CHU. Cette détermination affichée par ces protestataires renseigne sur la résolution des praticiens à ne plus lâcher prise jusqu’à avoir gain de cause.

Sans surprise aucune, et de peur que les praticiens sortent dans la rue, un important dispositif de brigades anti-émeutes a été déployé au niveau de la place du 1er-Mai et a constitué un barrage devant les deux entrées du CHU. Même les journalistes, considérés comme des témoins gênants, ont été priés de quitter les lieux.

En dépit de cette forte pression, le ministre de tutelle reste indifférent aux praticiens en grève illimitée depuis maintenant cinq semaines. Il est clair que ces protestataires sont marginalisés. Sinon comment expliquer que la tutelle invite les paramédicaux et les hospitalo-universitaires au dialogue, alors qu’elle continue d’ignorer les praticiens généralistes et spécialistes. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Liès Mérabet, dira à ce sujet que « nous dénonçons l’ambivalence du ministère de la Santé. Nous n’attendons plus rien du ministre de notre tutelle, car la situation le dépasse, comme il avait affirmé », a pesté le docteur Mérabet qui ajoute que : « Ce sera vraiment étonnant, si le ministre affirme qu’il pourra régler ce problème, car s’il pouvait le régler, il l’aurait fait depuis deux mois. » Quant à la commission de la santé publique de l’Assemblée populaire nationale, (APN) le Dr Mérabet a précisé que cette dernière a entendu les deux parties concernées (ministère, syndicats de la Santé), pour pouvoir entériner une démarche.

Lemya Ouchenir

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