Et pour cause, l’entreprise en charge du projet, la société canadienne SNC Lavalin, a décidé de se retirer, indique une source sûre. La société quitte la wilaya de Tizi-Ouzou pour “des raisons de sécurité”. Il est vrai que l’entreprise a enregistré plusieurs pertes humaines et dégâts matériels depuis son installation en Kabylie. Elle a été la cible des hordes terroristes qui ont assassiné 12 de ses agents en 2008 lors d’un attentat à Bouira. L’été dernier, huit agents de sécurité travaillant au sein de la même entreprise ont été également tués par un groupe islamiste armé à Souk El Tenine. Des chantiers ont été aussi saccagés… C’est dire que la société canadienne, qui a été derrière la réalisation de plusieurs projets hydrauliques en Kabylie et particulièrement à Tizi-Ouzou, n’a pas connu un séjour agréable. Les terroristes ont tout fait pour lui rendre la vie dure, peut-être qu’ils voulaient à travers cet acharnement la pousser à partir. Si c’est le cas, les acolytes de Droukdel viennent de réussir leur sale besogne. La société vient d’annoncer à qui de droit son retrait. Pour les observateur, ce déménagement était prévisible. “Les Canadiens” se faisaient de plus en plus rares à Tizi-Ouzou. Ces derniers mois, la présence de la société se limitait au seul bureau situé du côté du barrage Taksebt. Les autres sièges fermaient progressivement. Ce départ ne sera certainement pas apprécié par les autorités de la wilaya de Tizi-Ouzou qui misaient sur la réception partielle du projet du barrage Koudiet Acerdoune pour le mois de mars prochain. M. Abbas, directeur de l’hydraulique de la wilaya que nous avons tenté de joindre hier, était absent de son bureau. “Il s’est déplacé à Bouira” nous a t-on dit. A Bouira, c’est là justement où est situé le fameux projet.
La réception de ce dernier sera certainement repoussée. Cela ne fera pas plaisir à la population de la région sud de la wilaya de Tizi-Ouzou qui attend la livraison du barrage impatiemment. Les habituants de Drâa El Mizan, Boghni, Tizi Ghennif, Mekira… souffrent du manque d’eau potable particulièrement durant la saison des grandes chaleurs. On commençait pourtant à se frotter les mains, on se disait que l’été passé était le dernier durant lequel on manquait d’eau. Avec le départ de la société, le projet connaîtra une perturbation. L’administration de la capitale de Djurdura doit trouver une autre entreprise pour terminer les travaux.
Et ce ne sont pas toutes les sociétés qui possèdent les moyens et les compétences de SNC Lavalin.
M. O. B.