La localité de Zemmouri est en effervescence. Des dizaines de jeunes et moins jeunes qui avaient bloqué, samedi dernier en fin d’après-midi, la RN 24, ont recouru le lendemain au même procédé pour réclamer la libération des 9 supporters de l’équipe locale des football arrêtés par la police vendredi dernier à Chéraga.Les manifestants barricadent à l’aide de pneus brûlés, troncs d’arbres et blocs de granit, le tronçon routier précité au point d’intersection de Zemmouri El Bahri. Un seul mot d’ordre est scandé : “Libérez les détenus, ils sont innocents”.Le mouvement de protestation, qui a frôlé l’émeute, a duré la veille jusqu’à 23 h. “Pas de dégâts visibles”, assure un responsable local qui tentait de calmer la foule.“Cédez au moins le passage aux véhicules transportant des malades en urgence”, lançait sans cesse un officier des services de sécurité à l’adresse des protestataires. Etranglés par la fumée des pneus qu’ils ont (eux-mêmes) brûlés, des dizaines de jeunes, âgés à peine de 14 ans, ordonnaient aux automobilistes de rebrousser chemin. Positionnés dans différents endroits, gendarmes et policiers tentaient de négocier avec les plus âgés la possibilité de mettre fin à ce mouvement de protestation.La foule s’est finalement calmée, hier vers 15 h. On lui a fait comprendre que l’autorité est là pour prendre en charge ses doléances. Il y a surtout la promesse du président de l’APC de Zemmouri de solliciter l’intervention d’au moins deux avocats pour obtenir la libération des 9 détenus, dont l’un est père de famille. les l’édile municipal nous informe dans cette optique qu’il y a eu au total l’arrestation de 43 personnes à Chéraga, suite aux échauffourées qui ont éclaté après le match ayant opposé, ce week-end, l’équipe de Zemmouri à celle d’Hydra.33 d’entre elles furent relâchées en début de semaine.En détention provisoire à la prison d’El Harrach, les autres comparaîtront aujourd’hui, a-t-on appris, devant la justice. En colère, les jeunes de Zemmouri attendent des informations sur le sort de ces détenus. La violence dans les stades parfois corollaire d’un mauvais arbitrage, mais résultant souvent d’un manque de discipline dans les rangs des fans de chaque club — non regroupés hélas comme naguère dans des comités de supporters — peut avoir, rien d’étonnant, son prolongement dans les bas- fonds des villes.
Salim Haddou
