La condition féminine face à une stagnation tous azimuts

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Comme à chaque année, la célébration de la Journée internationale de la femme prend, à Tizi-Ouzou, des airs de fête et de grâce sans que personne, ni même les femmes, ne se soucient de ce que sera fait le lendemain. Animation artistique par-ci, festivités folkloriques par-là et expos-photos dans quelques maisons de culture. Les débats sur la femme ne sont plus orientés, aujourd’hui, vers les sujets ayant trait à l’intérêt exécutif de la gent féminine. Par un bien particulier climat sociopolitique, il s’avère que tout le monde aura négligé de prendre sur lui, au mois, le rappel de ce que doit être le rôle de la femme d’aujourd’hui. La dernière fois qu’on a entendu un discours traitant de la chose remonte au… 8 mars dernier. Et c’est pas nos politiques qui vont nous contredire ! Des politiques qui, même s’ils ne peuvent nier cette attitude, peuvent, toutefois, s’afficher beaucoup plus à l’aise par rapport aux bilans que pourront faire les structures chargées de la condition féminine qui, à part le maintien en vie de quelques associations s’occupant de la femme rurale, n’ont pas été en mesure de mener convenablement leur rôle de partenaire. Et le constat est encore plus sombre quand on doit rappeler que les débats sur le fameux code de la famille, considéré par les démocrates et une bonne partie de la société civile comme étant une vraie “offense” à la femme, à complètement disparu de la scène publique. A croire que personne n’en parle car personne n’en veut, ce qui se traduit, concrètement, par une franche stagnation de ce que devait être le projet-phare des femmes algériennes. Ceci dit, comme diraient certains, il est donc plus judicieux de prendre le bon côté de la chose et de se féliciter d’une “stagnation avérée” à défaut d’une amélioration notable. Les femmes peuvent donc se réjouir du fait qu’elles ont maintenu des acquis arrachés il y a plusieurs années tout en réalisant “la promesse” de ne pas régresser. Le tout est de ne pas se laisser abattre par les discours, pourtant objectifs, de certains alarmistes et de continuer à gratifier nos responsables qui, il faut le dire, ont aidé des dizaines de femmes à s’épanouir fortement en leur offrant les moyens de… faire des gâteaux et en vendre à volonté ! Certes, il s’agit là, d’une véritable progression, au même titre d’ailleurs de cet acquis social qui a permis aux femmes algériennes d’envahir les stades de football. De toute façon, vous l’aurez compris, le vrai combat est ailleurs mais ça, personne ne veut vraiment en parler. Bonne fête quand même !

Ahmed B.

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