Bouira : Attention à la pollution sonore et autres…!

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Depuis plus d’un mois, les cortèges nuptiaux se font de plus en plus nombreux, et pour cause entre la Coupe du monde de football et l’arrivée à grand pas du mois sacré les futurs mariés sont contraints d’aménager les horaires et les dates de leur union selon les convenances des convives. Durant toute cette période estivale, les jours à venir risquent d’être bouillonnants et agités.

Toutes les fêtes de mariage sont concentrées entre juin et juillet étant donné que le Ramadan s’annonce pour les premiers jours du mois d’août. Une ambiance estivale qui sera ainsi rythmée par les décibels envoyés par les disc-jockeys et les troupes de tambourinaires.

Cette année, toutefois, dans la région est de Bouira, des sages de plusieurs villages ont tenu à mettre un holà aux dépassements enregistrés lors des cérémonies de mariage. En effet, une charte de bonne conduite a été élaborée pour régir les fêtes de mariage dans les villes et villages de la circonscription de M’Chedallah.

Parmi l’ensemble des points mentionnés sur cette charte, une instruction qui a le mérite d’être soulignée à plus d’un titre. Il s’agit bien évidemment de l’utilisation de la sonorisation. A ce sujet, il a été demandé de respecter les horaires de l’utilisation des amplificateurs à hauts décibels.

Pour cela, les horaires autorisés varient entre sept heures du matin et minuit. Au-delà de cette heure avancée de la nuit, les contrevenants s’exposent à des sanctions de la part des sages qui insistent sur le son qui doit être modéré de façon à ce qu’il ne dépasse pas le périmètre du lieu de la fête.

De même, ce comité veillant sur la protection des valeurs morales, a vivement recommandé le tri des chansons pour ne pas se situer en porte-à-faux avec les coutumes locales, basées sur le respect mutuel.

Si cette entité morale qu’est le Aârch Ymchedallen, via Tajmait veille sur la préservation des coutumes et des traditions de la région, il n’en demeure pas moins que d’autres risques hautement plus graves sont encourus par les citoyens en période estivale.

Effectivement, le spectre de l’intoxication alimentaire plane, notamment lors des fêtes de mariage.

Entre les coupures électriques et l’interruption de l’eau potable, difficile d’assurer aux nombreux convives un repas sain.

Lorsqu’on sait que les citernes d’eau potable se font très rares durant la période estivale et que les congélateurs dans lesquels sont entreposées les provisions pour les fêtes ne sont pas à l’abri d’un délestage ou d’une panne quelconque, il est difficile pour les familles des mariés d’organiser une réception dans de telles conditions.

La célébration de mariage dans des salles de fêtes n’étant pas encore une tradition totalement ancrée dans les villes et villages de Kabylie, les organisateurs de cérémonies de mariage doivent redoubler de vigilance pour que la fête ne s’achève pas… à l’hôpital.

Hafidh B.

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