Béjaïa : Les stomisés dans la tourmente

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Les 190 malades atomisés recensés dans la wilaya de Béjaïa sont confrontés à une prise en charge aléatoire de leur pathologie. Les malades, déjà passablement affectés par l’altération de leur schéma corporel et de leur intégrité morale, doivent, en sus, endurer une litanie de carences.

La cherté des médicaments et le problème de poches reviennent comme un leitmotiv dans la bouche de nombreuse atomisés : “une spécialité pharmaceutique comme le Rovasa coûte 4500 dinars la boite. C’est un traitement à vie pour les stomisés dont une majorité écrasante est dépourvue de couverture sociale. Pire, les malades qui se procurent leurs poches auprès de l’Office national d’appareillage et accessoires pour handicapés (ONAAPH), n’ont pas la latitude d’opter pour le type de consommable qui convient le mieux à leur infirmité», se plaint un stomisé qui met à l’index par ailleurs, la carence de la prise en charge des organismes à vocation sociale de l’Etat, notamment, la CNAS : “Il y a des stomies qui ne sont pas cataloguées dans la catégorie des maladies chroniques alors que, vu leur caractère évolutif, elle peuvent à tout moment basculer dans a chronicité», nous explique-t-il.

Pour leur part, quelques adhérents de l’association des atomisés de la wilaya de Béjaïa mettent en exergue les difficultés de leur association à répondre aux attentes des malades en raison de l’insuffisance des dons qui proviennent essentiellement des bienfaiteurs privés.

Tout comme ils déplorent le manque de spécialistes en stomathérapie : “compte-tenu de leur complexité et de leurs retentissements multiples, les stomis se dressent sur le chemin de plusieurs spécialités médicales dont la chirurgie, la psychiatrie et, bien entendu, la stomathérapie. La carence de personnel dans cette dernière spécialité et le plus à déplorer», affirme un malade.

Enfin, notons qu’en plus du centre d’entro-stomathérapie ouvert au milieu de l’année 2009 à Béjaïa et qui a pour missions principales la distribution de poches, l’education sanitaire et la réinsertion des malades, il est prévu pour les prochaines années l’ouverture d’une maison des tomisés.

“Ce projet a effectivement été annoncé par l’association national des stomisés, mais il n’y a rien de concret pour l’instant», nous dire, un tantinet sceptique, un membre de la dite association.

N. Maouche

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