M’chedallah : Au feu !…

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Ce week-end encore, la région de M’chedallah et celles limitrophes ont été le théâtre d’innombrables départs d’incendies qui ont formé une barrière de flammes depuis les monts d’Ighil Ali dans la wilaya de Béjaïa, en progressant le long de la chaîne de montagne jusqu’au portes de fer dans les Bibans, dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, pour atteindre quelques 60 km plus loin, les abords des deux monticules de M’laoua dénommées localement “Thachouine M’laoua», dans la commune d’El Esnam, et cela, après avoir dévasté les forêts de Moka, Hammam Sidi Yahia, El Bibane (El Mhir), Fedhala, Herraza pour atteindre la chaîne de Chréa, à proximité d’Ath Mansour, Adhrar Seghen et Thamalaht (commune d’Ahnif).

Tous ces immenses espaces forestiers ayant un rôle essentiel dans l’écosystème et l’équilibre écologique, constituant le poumon par lequel respirent toutes ces régions énumérées, ont été réduites en cendres ; un effroyable décor de “paysage lunaire” a succédé à un merveilleux tissu végétal, anéanti par les flammes qui ont de nouveau plongé la région de M’chedallah dans une infernale fournaise. Rien qu’en observant les effroyables colonnes de fumées qui montaient très haut dans le ciel, il est facile de conclure que ces incendies ont généré d’incalculables dégâts sur ce luxuriant tissu végétal où l’on dénombre des dizaines de milliers d’hectares de forêts vierges détruites. Il est loisible sur les hauteurs dominantes de Saharidj, d’avoir une vue plongeante sur l’ensemble de cette catastrophe naturelle digne d’une mise en scène d’un film d’horreur, ce qui fait dire, à un grand invalide de guerre pris par une forte émotion non feinte et les yeux embuées de larmes, que ce décor de feu et de flammes lui rappelle l’opération Bigeard, lorsque les avions à réaction de la 8ème armée arrosaient ces forêts de napalm, secondés par des hélicoptères de combat qui larguaient des bombes incandescentes. Les raisons de la progression fulgurante des flammes s’expliquent d’abord, par la composante des espaces forestiers constitués de chêne vert, de pins d’Alep et d’une multitude de buisson touffus qui forment un tissu uni, ajoutés à cela des broussailles et de hautes herbes sèches, le tout violemment balayé par des vents dominants et permanents qui poussent le feu dans tous les sens, au point de déborder sur des terres agricoles dévorant des dizaines d’oliveraies composées de centaines de pieds d’oliviers. Pour rappel, la région de M’chedallah a été le théâtre, à plusieurs reprises, depuis le début de la saison estivale, de ce genre d’incendies “spectaculaires», à tel rythme que tous les organismes directement concernés par cet état de fait s’avèrent incapables de dresser un bilan exact des dégâts causés, et ça ne fait que par commencer, sachant que la saison sèche propice aux départs d’incendies s’étale jusqu’à la fin octobre. “On” a beau se targuer une fois de plus d’avoir arrêté un dispositif anti-incendies efficace et modernisé par l’acquisition d’un nouveau matériel “qu’ils” disent sophistiqué liste en main. Et ni ce dispositif, ni encore moins ces équipements n’ont montré leur efficacité sur le terrain. Contente-toi d’admirer mon vieux “Chouf tahzima ya baba», disait l’adage populaire, bien au contraire, le feu semble narguer ce beau monde en redoublant d’intensité et de violence cette année. Nous croyons savoir que nos forestiers disposent de… moyens aériens (canadairs), qu’attendent ils pour… voler au secours du tissu végétal ?

Oulaïd Soualah

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