Bgayet : Vacances de travail pour les écoliers

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Les trois longs mois de vacances estivales sont mis à profit par les écoliers dont beaucoup versent dans l’activité commerciale, histoire de tromper l’ennui et se faire un peu d’argent. Le départ en vacances est annoncé en fanfare dans une ambiance joviale.

Nombre de potaches s’empressent de déchirer leurs cahiers comme pour enterrer une année scolaire trépidante et chargée d’effort et de stress.

On les retrouvent serveurs dans les pizzerias, garçons de café vendeurs de fruits de saison et de menus fretins sur la voie publique.

“Dès que je suis libéré des examens de fin d’année, je m’investis dans le commerce des fruits et légumes.

C’est une occupation qui me prémunit naturellement contre l’oisiveté. tout en me permettant de faire face aux frais de la rentrée des classes», affirme Yanis, un lycéen d’El Kseur.

Dès potron-minet, Kamel, 15 piges, installe son étal de fortune à proximité d’un café sur une allée très passante de la ville d’Akbou.

“J’ai commencé durant les vacances de l’été 2008, en vendant des confiseries et des cigarettes à l’unité puis j’ai décidé d’investir tous mes dévidendes dans des articles d’habillement pour enfants, c’est tellement plus rentable», se remémore-t-il.

D’autres adolescents en rupture de banc, à l’instar de Hocine, se font exploiter contre des clopinettes par des patrons indélicats, qui trouvent en cette main d’œuvre bon marché l’occasion rêvée de rentabiliser leurs affaires. “Je suis serveur dans un salon de thé branché. Je gagne deux fois moins qu’un smicard mais qu’à cela ne tienne, puisque ce n’est pour moi qu’une activité de transition en attendant de dégoter un job plus stable en mieux rémunéré», raconte Sofiane, 17 ans, éjecté prématurément des bancs de l’école. “Tout compte fait, je n’ai absolument pas de quoi me plaindre surtout quand je pense à tous ces enfants de condition modeste qui se font payer en mitrailles en exécutant des tâches aussi harassants que prenantes», renchérit-il.

N. Maouche

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