Publication Contes de chez nous de Yazid Zirouane : «Le conte est un art multimédia»

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C’est la première forme littéraire qui prolonge le vécu de nos parents et grands-parents. En donnant libre cours à leurs fantasmes et à leur imagination débridée, les conteurs, par l’entremise d’histoires fabuleuses, en arrivent à conjurer la faim, à tromper l’ennui et à oublier leur condition de misérables.

Pour les plus jeunes, réunis autour de l’abri, c’est «une déclaration et une préparation au monde réel», résume Yazid Zirouane dans l’ouvrage à paraître et intitulé «contes de chez nous». Mordu de légendes et de récits, il nous convie, à travers cet ouvrage de 120 pages, à un retour aux sources, en revisitant un patrimoine immatériel en passe de tomber en disgrâce. « Avec l’intrusion dans les foyers de la télévision et des moyens de la communication modernes, les gens n’accordent plus d’importance au conte. Pourtant, toute notre richesse réside dans cet art premier, qui cristallise toute l’authenticité de notre legs culturel», analyse l’auteur dont l’opus se vent, avant tout, un acte de sauvegarde d’une mémoire populaire vouée à l’oubli.

A travers les récits d’autrefois et les légendes du terroir dont les personnages, à l’image de Tseriel ou Ouaghzen, sont devenus mythes, Yazid réhabilite et donne sa pleine mesure au verbe, celui qui interpelle l’autre et secoue les consciences.

Il ressuscite l’enfant qui sommeille en chacun de nous, obnubilé par l’âpreté de la vie. Par la magie du verbe interposée dont il use sans modération, le conteur transmet des messages d’amour, de paix et de convivialité. Il lève aussi un coin du voile sur des histoires rocambolesques où la méchanceté le dispute à la cruauté. Dans tous les cas, la magie opère à fond et la fascination de l’auditoire est à son paroxysme. Amacahue…

N. Maouche

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