Le Dr Fekhar part, dans sa lettre où il a descendu en flamme son responsable hiérarchique, d’un constat du “net recul” du parti d’Aït Ahmed, sur la scène politique. “L’observateur de la scène politique nationale est choqué par l’absence totale du FFS de cette dernière, alors qu’il était le puissant parti d’opposition, qui comptait sur le terrain et qui brillait par ses propositions et solutions des crises, qui secouaient le pays.
Membre du Conseil national et premier secrétaire de la fédération du Front des Forces Socialistes (FFS), le Dr Kamel Eddine Fekhar, sort de son mutisme en signant une lettre adressé au président du parti pour, dira-t-il : “Tirer la sonnette d’alarme de manière ferme avant qu’il ne soit trop tard, pour ne pas dire qu’il est déjà trop tard.” Le militant du FFS, connu pour ses activités au sein de la fédération de Ghardaïa, a choisi de rendre publique sa lettre adressée à Aït Ahmed à quelques jours seulement de la célébration de l’anniversaire de la création du plus vieux parti de l’opposition en Algérie. Un timing, qui a soulevé plusieurs interrogations d’autant plus que le militant de Ghardaïa est responsable au sein de la direction nationale du FFS. Le Dr Fekhar part, dans sa lettre où il a descendu en flamme son responsable hiérarchique, d’un constat du “net recul” du parti d’Aït Ahmed, sur la scène politique. “L’observateur de la scène politique nationale est choqué par l’absence totale du FFS de cette dernière, alors qu’il était le puissant parti d’opposition, qui comptait sur le terrain et qui brillait par ses propositions et solutions des crises, qui secouaient le pays. Nous citerons comme exemple, le Contrat national de Rome (Sant’Egidio) et la judicieuse et intelligente manœuvre de retrait des élections présidentielles de 1999», notera-t-il et d’indiquer sur le même sujet : “Nous constatons actuellement une diminution du rôle du parti durant ces dernières années, pour ne pas dire une disparition de toute activité malgré l’état de désespoir et les conditions difficiles que vit la majorité des Algériens, avec ces tensions et ces mouvements de protestation en divers points du territoire national : Annaba, El Oued, Alger, Tébessa, Tiaret, etc. Tout comme devant l’entêtement du pouvoir à verrouiller les libertés fondamentales du citoyen et la fermeture de tous les espaces d’expression, le secrétaire national du parti n’a pris aucune position pratique sur le terrain, dont on pourrait se rappeler, se contentant d’insulter et d’invectiver tout le monde et plus particulièrement à travers les chaînes satellitaires à l’occasion des élections présidentielles.” Une situation qui a, aux yeux de l’ex-premier secrétaire fédéral du FFS de Ghardaïa, eu des conséquences sur “l’image” du Front des Forces Socialistes à travers le territoire national.
“Tabou descendu en flammes”
Kamel Eddine Fekhar s’est, particulièrement, pris avec virulence, au premier secrétaire national du FFS, qu’il accuse de tous les maux, surtout sur le plan interne où la situation est jugée, selon M. Fekhar, de “désastre», “depuis l’arrivée de M. Karim Tabou à la tête du parti. Son unique travail et sa seule préoccupation étaient de savoir comment contrôler tout le monde et tous les faits dans le parti par tous les moyens possibles même policiers et staliniens. Cela est devenu patent surtout après l’organisation du 4e Congrès où il œuvra à exclure tous les opposants à ses pratiques policières et toute personnalité ou cadre du parti, qui se hasarderait à lui adresser la moindre critique et cela en utilisant toute une panoplie d’accusations préfabriquées», indiquera-t-il. Pour lui, Karim Tabou s’est entouré “il composa son équipe de flagorneurs qui n’étaient intéressés que par la présence de leurs noms sur les listes électorales et plus particulièrement comme têtes de liste, brillant par leur flatterie et leur allégeance contacté par nos soins, fédéral du FFS, exprimera sa “volonté” d’aller de l’avant pour sortir le parti de la situation de blocage. Pour lui, l’attitude de Karim Tabou vis-à-vis des récents événements de Ghardaïa n’est que “la continuité de la politique de la terre brûlée que poursuit le 1er secrétaire au sein des fédérations de Tizi Ouzou, Boumerdès et d’Alger. Le tour de la fédération de Ghardaïa est arrivé et tout le monde peut témoigner qu’elle est l’une des fédérations les plus actives en dehors de la capitale et de la Kabylie”. Avant de s’interroger, en s’adressant à Aït Ahmed ; président du parti : “Avez-vous désigné à la tête du parti un automate comme l’illustre la fiction connue de Frankenstein ? Car au lieu d’insuffler un souffle nouveau et pousser les forces de notre parti, il s’avère peut-être que des facteurs externes non prévus initialement, sont entrés en compte.” Le militant de Ghardaïa demandera avec “insistance” à Aït Ahmed de “rentrer en Algérie dans les plus brefs délais pour prendre en main le parti”. Mais aussi l’ouverture d’une adresse électronique (e-mail, propre à vous Aït Ahmed, ndlr) pour permettre à tout militant ou citoyen de prendre directement contact avec vous sans intermédiaire. “La réhabilitation des personnalités et cadres du parti compétents exclus et l’ouverture d’un large débat avec tous les militants et sympathisants dans le cadre d’une véritable conférence de réconciliation au sein de notre parti», conclura M. Fekhar. La direction du FFS a réagi aux propos de l’ex-fédéral de Ghardaia. Dans une déclaration faite à nos confrères du quotidien El Khabar, Karim Tabou estime que le FFS est un parti d’opposition, qui n’accepte que l’un de ses militants, de surcroît, responsable au niveau de la direction nationale, adopte des positions contraires à sa ligne politique, il (Dr Fekhar ) s’est adressé directement au président de la République au défendant des positions a contrario de notre ligne politique. “Il a, en, plus tout fait pour écarter des élus du FFS” a, notamment, déclaré Karim Tabou. Ce dernier ajoutera : “Il a souhaité publiquement la reconnaisse de l’état du rite Ibadite, il a écrit à Bouteflika pour les droits de la minorité mozabite, au FFS, on pose le problème autrement et notre approche, sur ces deux questions, est différente.” Par ailleurs, Tabou animera aujourd’hui une conférence à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la création du parti.
A. Z.