M’chedallah : Démarrage de la campagne labours semailles sur les chapeaux de roues

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Cette ferme a fait couler beaucoup d’encre et de salive, ayant fait l’objet de convoitises par des cercles occultes, au point de susciter le déplacement d’une commission d’enquête du ministère de l’agriculture, pour remettre les pendules à l’heure, en relançant son exploitation par une série de mesures salvatrices. Pour la 2e année consécutive, la courageuse équipe de cette exploitation (un effectif de 9 personnes), s’est lancée dans des campagnes de céréalicultures avec des moyens restreints mais savamment utilisés par ces exploitants, qui cumulent plus de 25 ans d’expérience, armés d’une volonté à toute épreuve : 40 mois sans salaires n’ont en rien diminué leur détermination de relancer l’activité de la ferme à plein régime, avec seulement trois tracteurs agricoles. 80% des 150 hectares que compte l’ex-pépinière, sont déjà emblavés. Le reste des indispensables équipements ou matériels aratoires tel que : semoirs, couvre-croops, cultivateurs, herses et épandeurs d’engrais, indisponibles au niveau de la ferme, le responsable de cette dernière, M. Idriguen Hamid, improvise en allant les emprunter même chez des particuliers. Comme il nous apprend que les charrues utilisées sont un ancien modèle de type «charrues à balances» celles-la même utilisées par les colons français et avec lesquelles on obtient un sillon de 80 cm de profondeur au lieu des 25 cm des actuelles charrues a socles. lors de notre passage, le directeur de la ferme venait d’obtenir l’autorisation d’acquisition des engrais, délivrée par les services agricoles de M’chedallah. En parallèle, et pour le financement de cette campagne, ce responsable nous apprend qu’il a entamé des démarches auprès du guichet unique BADR / CCLS pour l’obtention de crédits dits de campagnes et que le dossier est sur le point d’être finalisé. Cependant, une contrainte majeure et tenace sur laquelle bute cette ferme et qui l’empêche d’arriver à sa vitesse de croisière et reprendre son envol de jadis, est la réquisition par la wilaya, sur sollicitation des responsables locaux, de son principal forage d’irrigation, l’énigmatique E51, cédé une première fois a l’APC d’Ath Mansour qui ne l’a jamais utilisé. Quatre années plus tard, on se ravise pour le mettre à la disposition de l’APC de M’chedallah, en utilisant la même réquisition, croit-on savoir et cela depuis juillet de l’année en cours.

Le cas de ce forage E51, évoqué à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes, qui constitue l’apport essentiel pour ces 150 hectares des légendaires plaines d’Oughazi qui ont enrichi plusieurs colons français des décennies durant, doit susciter une réaction des pouvoirs publics pour solutionner cette aberrante contrainte dans l’une des plus riches régions d’Algérie, en matière de ressources hydriques, qui font objet d’une gestion décriée par tout le monde : les gestionnaires de nombreuses exploitations et coopératives agricoles ou le simple consommateur au niveau de toute la Daïra de M’chedallah. En attendant que l’on se penche sur le cas bizarre de ce puit E51, l’EFSPP de M’chedallah doit compter sur la clémence du ciel, l’expérience, le savoir-faire et enfin la détermination de l’équipe pour mener à terme sa campagne de labours semailles, dont le rendement dépend désormais du seul taux de pluviométrie. Un rendement en blé dur qui reste, bon an mauvais an, avec un minimum de 18 quintaux et un maximum de 45 quintaux a l’hectare.

Oulaid Soualah

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