C’est de nouveau la flambée au niveau des marchés à bétail où l’agneau d’une année se vend à 15, voire 20 000 DA, selon l’engraissement.
Quant aux moutons qui dépassent les deux ans, leurs prix gravitent autour de 25 à 35 000 DA, la jeune brebis non pleine est cédée à 10, voire 12 000 DA, celle en gestation à 15 000 DA quant à celle qui a mis bas de jumeaux mâles d’un mois, elle franchit la barre des 30 000 DA. Bien que ces marchés soient bien fournis en cheptel, aussi bien par les éleveurs locaux que par ceux venant des wilayas limitrophes tel que M’sila, Médéa, Bordj Bou Arraredj, Djelfa et V’gayet. Ce sont ces vendeurs qui viennent d’ailleurs qui freinent légèrement la frénésie du baromètre de la hausse des prix en inondant carrément les marchés à bestiaux de plus d’un produit de meilleure qualité ; à l’image de l’agneau de Djelfa, le légendaire murinos de Ouled-Djellal. Cette vertigineuse ascension des prix est l’œuvre de maquignons qui écument ces marchés et qui innovent en opérant en réseaux hermétiques et organisés des spécialistes en la matière qui ont la mainmise sur ces marchés et qui s’acoquinent pour déplumer le simple éleveur et écorchent le consommateur en faisant monter ou descendre les enchères à leur guise en fonction de leurs intérêts bien entendu. Ces rusés maquignons sans fois ni loi qui exercent en toute liberté pour le fait que cette activité n’a jamais fait objet d’une quelconque réglementation sont parvenus à force de malhonnêteté pour ne pas dire de machiavélisme, à contourner la règle de l’offre et de la demande en imposant des prix identiques à l’échelle régionale pour ne pas dire nationale à quelques dinars prés, grâce à leur organisation qui s’apparente à une forme de… bourse à ciel ouvert. En attendant que l’état daigne se pencher sur ce cas de figure relaté le pauvre consommateur n’a d’autre choix pour pratiquer ce rite en… bon musulman que de se laisser écorcher vif par ces spécialistes de la spéculation, ou se faire traiter…d’impie par «s’hab la yadjouz» qui n’osent pas monter au créneau pour dénoncer ces pratiques non conformes à l’islam, qui fixe pourtant le taux d’intérêt dans toute transaction. Des spéculateurs qui usent d’un procédé pourtant déclaré illicite par la religion musulmane «la riba». Chose facilement vérifiable, il suffirait de surveiller l’un d’eux durant seulement une seule transaction pour le voir jurer par tous les saints en fixant le prix de la bête au double du prix de son acquisition, entouré de ses complices qui font monter les enchères en jouant le rôle de concurrents. De plus, tout ce beau monde exerce sans registres de commerce ; ce sont des milliards qui sont brassés au niveau des marchés à bestiaux et qui échappent au fisc, comme toutes les activités informelles, toutes les conditions de blanchiment d’argent sont offertes en ces lieux.
Oulaid Soualah
