“35 kasmas installées de manière illégitime”

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C’est en marge de ce bouillonnement populaire que le sénateur de Bouira, M. Gaci Abdelkader, a convié les journalistes pour un point de presse plutôt expéditif. Le sénateur annoncera d’emblée qu’il agit en tant que membre du comité central du FLN et qu’à ce propos, il tenait à révéler certains dysfonctionnements remarqués lors de la structuration des kasmas de la wilaya de Bouira.

En cette veille du 56e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, le plus vieux parti politique, en l’occurrence le FLN, est toujours secoué par des luttes intestines.

Comme dans la plupart des wilayas du pays, la kasma de Bouira faisait hier matin l’objet d’une assemblée générale afin d’élire sept membres qui seront chargés d’assurer la gestion de son bureau. Une restructuration houleuse et laborieuse d’autant plus que la semaine dernière, une tentative de ce genre avait échoué après que certains militants en colère s’en sont pris à l’urne et ont déchiré les listes confectionnées. Hier matin, de nombreux militants toujours aussi acharnés voulaient en découdre avec ce qu’ils qualifient de “pratiques d’une autre époque”.

Ainsi et après avoir interrogé plusieurs militants sur cette échéance, la plupart d’entre eux révéleront vouloir changer de directoire pour la kasma de Bouira. “Cela fait sept ans que les membres du bureau de cette kasma n’ont rien fait, et ne se soucient guère de nos préoccupations malgré le fait de les avoir hissés à leurs postes… D’ailleurs, la bâtisse abritant la kasma est toujours dans le même état de délabrement et aucun travail n’y a été effectué durant cette période, sans parler de l’insalubrité régnant à l’intérieur…», déplore un vieux militant qui se plaint de ce qu’il appelle “du laxisme”.

C’est en marge de ce bouillonnement populaire que le sénateur de Bouira, M. Gaci Abdelkader, a convié les journalistes pour un point de presse plutôt expéditif. Le sénateur annoncera d’emblée qu’il agit en tant que membre du comité central du FLN et qu’à ce propos, il tenait à révéler certains dysfonctionnements remarqués lors de la structuration des kasmas de la wilaya de Bouira. Il faut savoir que le nombre d’élus par bureau diffère d’une kasma à une autre. Les kasma disposant entre un et cinquante militants peuvent élire trois membres pour leur bureau. Entre 51 et 100 militants, ces derniers votent pour 5 membres du bureau et les kasmas ayant plus de 101 militants se prononcent pour 7 membres. Ainsi, cette précision annoncée, M. Gaci Abdelkader relatera des faits qui se sont déroulés avant-hier dans la localité d’Ath Mansour. Un superviseur du parti s’est rendu sur place pour rendre compte de l’AG de la kasma locale et ce n’est que tard, dans la nuit, qu’il apprendra que depuis une semaine cette même kasma était gérée par une commission provisoire. Selon notre interlocuteur qui prétend que le secrétaire général du FLN a été trahi, certaines personnes mal intentionnées augmentent le nombre de militants dans chaque kasma pour élire à tout prix sept membres.

Des membres qui seront appelés prochainement à voter lors des futures échéances électorales au sein du parti et dont les voix ne manqueront pas de peser lourd dans les enjeux politiques. “En faisant appel à des personnes n’adhérant pas au FLN, il est clair que c’est le parti qui en pâtira en perdant toute sa crédibilité… les listes confectionnées au préalable nuisent pour l’avenir du parti et c’est pour cela que le secrétaire général du FLN doit rapidement intervenir pour donner des instructions afin de revenir aux anciennes listes sur lesquelles figurent les véritables militants, car nous ne voulons pas de kasmas préfabriquées.”

Par ailleurs, en enchaînant sur cette situation pour le moins anarchique, le sénateur de Bouira nous révélera qu’à l’heure actuelle ce ne sont pas moins de 35 communes qui ont été structurées de manière illégale. “35 kasmas ont été structurées de manière illégitime à travers la wilaya de Bouira et les listes ont été confectionnées sous l’allégeance de quelques individus.” En interrogeant M. Gaci sur l’identité de la personne instigatrice de ce tohu-bohu, ce dernier nous déclarera qu’il s’agit “du responsable politique local”.

Pourtant, et même sans l’avoir nommé distinctement, il est clair que c’est le mouhafedh de Bouira qui est désigné comme responsable de cette dissension partisane. A noter qu’à l’heure où nous mettons sous presse, la kasma de Bouira n’avait toujours pas élu les futurs membres de son bureau.

Hafidh B.

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