Les pouvoirs publics passent à l’acte

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« Nous allons interdire l’importation en Algérie des véhicules d’occasion. C’est une mesure économique et sécuritaire », souligne le ministre de l’Industrie. Cette interdiction sera introduite, à se fier aux dires du ministre, sous forme d’une disposition qui sera probablement comprise dans la loi de finances complémentaire pour 2005. Voilà donc qui mettra fin à un feuilleton qui dure depuis des années (1997), et qui lèse les intérêts des concessionnaires implantés en Algérie, ou du moins une partie d’entre eux, car les véhicules d’occasion importés profitent à certains autres car issus des mêmes marques. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier l’Algérie de « poubelle » de l’Europe. L’on se rappelle aussi que l’importation de véhicules d’occasion a été en 2003 un des points sur lesquels a buté le projet de la création d’une association des concessionnaires. C’est le président de la République, lors de sa visite au nouveau paquebot de l’ENTMV, le Tassili 2, qui a en premier, exprimé la volonté de l’Etat à mettre fin à cette disposition. Cependant, le Parlement a pris tout le monde de court en votant la reconduction de cette dernière, lors du passage du projet de la loi de finances 2005 devant les députés, à la fin 2004. « Chaque année, depuis 1997, on est allé de dérogation en dérogation. Cette fois, nous sommes décidés à stopper net l’importation de ce genre de véhicules. Nous avons des problèmes pour contrôler la réalité de leur âge. Ensuite 40.000 à 45 000 véhicules importés par année et aucun emploi créé. Ce n’est pas le cas avec les véhicules vendus ici, car avec les concessionnaires, il y a des emplois créés, un service après vente et aussi une garantie. Il y a également le problème des accidents de la circulation dont cette catégorie de véhicules est partiellement responsable », argumente Djaâboub.

Concessionnaires automobiles : bientôt de nouvelles conditions d’installationLe ministre de l’Industrie a également annoncé que les critères d’accès au marché algérien pour les nouvelles marques automobiles vont être révisés, dans le sens de la rigueur. Désormais, les nouveaux concessionnaires seront dans l’obligation de ce conformer à certaines conditions telles que garantir un minimum d’emplois, investir dans la fabrication de la pièce de rechange, assurer le service après-vente d’une façon très régulière, mais aussi vérifier les pièces de rechange importées par recours aux bureaux d’expertise. A ce propos, Djaâboub fera part du projet de création d’un centre algérien de contrôle de la qualité de la pièce importée, afin de lutter efficacement contre la contrefaçon, estimée par certains participants au Salon de la maintenance 2005 à 80% des produits en circulation. « Nous leur offrons (les concessionnaires) un marché de 1 milliard USD/an. A eux de faire preuve davantage de professionnalisme », lance le ministre, qui soulignera, sur le même ton que « le besoin se fait sentir pour les associations bénéfiques, car nous avons souffert des associations bénéficiaires ». Selon les précisions fournies par le ministre, les conditions et autres critères d’installation seront établis en fonction des besoins et des spécificités du marché algérien.

Fatia : toujours à la recherche d’un repreneur Autre dossier non moins important abordé par le premier responsable du secteur de l’industrie, le projet toujours en suspens de Fatia. Pour rappel, Fatia est le projet lancé avec les Italiens de Fiat, qui devait donner naissance à la première automobile fabriquée en Algérie (1994), sortie de l’usine de montage sise à Tiaret. Mais il n’en fut rien. Selon le P-DG de Ital Motors que nous avons rencontré il y a quelques temps, c’est la partie italienne qui n’a pas respecté ses engagements. Au cours de la journée sur la sous-traitance, El Hachemi Djaâboub réitérera la proposition faite aux constructeurs automobiles mondiaux de s’impliquer dans ce projet, en vente, en concession ou en partenariat. Les pouvoirs publics sont plutôt enclins à cette dernière proposition. « Nous sommes en contacts avancés avec des firmes mondiales, susceptibles d’exploiter ce bijou de l’industrie. Et nous espérons décrocher un partenariat solide pour enfin démarrer cet ambitieux projet », affirme le ministre.

Elias Ben

SNVI : est-ce le bout du tunnel ?l Rencontré en marge de la journée sur la sous-traitance, le P-DG de la SNVI a bien voulu répondre aux questions des journalistes concernant les projets de la boîte qu’il dirige. L’on saura donc que le projet de fabrication de boîte de vitesses lancé en partenariat avec l’Allemand ZF, entrera dans sa phase de production en juillet prochain. Il évoquera également la possibilité de voir les camions de Renault Truck assemblés à la SNVI. La réponse du constructeur français sera connue en avril prochain. La société est en discussions avancées avec d’autres partenaires pour le montage des autres composants, notamment avec deux carrossiers français.

E. B.

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