Y a-t-il encore une place à une autre » lourde » dépense pour les ménages dans un contexte d’une effroyable flambée des prix sur le marché ? A Tizi Ouzou, les consommateurs semblent plutôt s’inscrire dans une logique de rationalité en terme de dépense. On n’est pas encore, à quelques jours seulement de la fête de l’Aid, au rythme des grandes » folies » constatées lors de ce genre d’occasions.
La crise sociale qui frappe de plein fouet le citoyen » redresse » considérablement son comportement en matière de consommation. L’inflation galopante qui gagne le marché n’est bien évidemment pas pour arranger les affaires du simple citoyen qui, contraint à » serrer » la ceinture, se met à calculer tout achat et à mesurer toute dépense.
L’on est, d’ailleurs, très loin de la frénésie qui, jadis, s’emparait du marché. la vie suit son cour même si dans quelques jours, les citoyens seront emmenés à satisfaire certaines dépenses « obligatoires » qu’impose une fête religieuse d’une grande symbolique pour la famille. Pour l’Aid Tamokrant comme on l’appelle bien en Kabylie, la particularité est incontestablement le rituel consistant à sacrifier une bête, généralement un mouton.
Une tradition ancestrale dictée par une obligation religieuse qui fait surtout plaisir au potache et qui ne manque d’ailleurs, pas de souffler un peu d’ambiance sur les deux jours de fête. il est, cependant, loin le temps où la majorité des familles des villages de Kabylie s’occupaient elles-mêmes d’un petit agneau acheté plusieurs mois à l’avance. La modernité mais aussi l’explosion démographique et l’exode rural sont passés par là.
Des familles ne peuvent plus se permettre de garder une bête chez soi, faute d’espace. Comme on peut bien l’imaginer, le marché à bestiaux flambe les prix des ovins sont inabordables. Les échos parvenus des différentes localités évoquent cette tendance à la hausse des prix même si, explique Ramdane maquignon originaire des Ouadhias, les citoyens ne se bousculent pas et se contentent de sonder les prix en attendant une éventuelle baisse ou une bonne occasion « un bélier sur pied d’à peine 30 Kg est négocié à hauteur de 30 000 DA, c’est très chèr. Malgré une bonne saison, le marché ne connaît pas de répit en matière de prix. Tant qu’il y a des gens prêts à débourser des sommes pareilles, le marché gardera le même rythme » nous dit notre interlocuteur.
Des moutons à 30 ou 40 000 DA, de quoi donner le tournis au simple fonctionnaire. Si un tel rituel donne du plaisir et beaucoup de joie pour les enfants, cela ne « réjouit » guère le père de famille qui fera face à la quatrième période de grandes dépense en seulement quelques mois après le Ramdhan, la rentrée scolaire et l’Aid El Adha.
Du mouton à plus de 20 000 DA c’est ce qu’on peut trouver au niveau des différents marchés à bestiaux de la wilaya de Tizi Ouzou.
À Souk El Tenine dans la daïra de Maâtkas, le marché de Boghni ou encore Azazga, Aïn El Hammam et Tizi Ouzou, pour ne citer que les plus connus, les prix semblent ne répondre à aucune logique si ce n’est celle de la spéculation.
Le marché répond à la logique de l’offre et de la demande » En ce moment, les prix s’envolent, car la demande est importante, mais, comme à l’accoutumée, le marché se stabilisera jusqu’au dernier jour avant l’Aïd puis ça sera de nouveau la dégringolade » fait remarquer, Karim, un citoyen originaire de Tigzirt pour qui, le sacrifice d’une bête est cette année » sacrifié » pour des raison financière.
En attendant l’arrivée de l’Aid qui semble encore loin, les petites bourses ne pense qu’à satisfaire les besoins d’un jour, le reste, on évite d’y penser, à chaque jour suffit à sa peine !
A. Z.
