Commentaire… Sévir, et bien fort !

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Le lait en sachet n’a jamais fait autant jaser. Sa rareté a non seulement frustré les petites gens dont c’est l’aliment incontournable, mais également soulevé la question de la gestion très discutable des opérateurs qui, pour réaliser des dividendes, en fabriquent du fromage, des yaourts et d’autres dérivés.

Le citoyen a donc raison, le DG de l’ONIL, Hafid Djellouli, en affirmant qu’il n y a point de pénurie sur le lait en sachet, mais plutôt, des dysfonctionnements dans certains circuits de distribution qui sont à l’origine des perturbations dans l’approvisionnement du marché.

Le problème tel que posé en ce moment est bien réfuté par l’office du lait, qui reste catégorique, en annonçant haut et fort que des quantités de poudre de lait suffisantes pour couvrir les besoins des consommateurs ont été importées.

En dépit de la gravité de ces actes qui n’honorent nullement les auteurs, en raison de la

qualité des victimes, ce problème doit connaître son épilogue et ce le plutôt possible. Le lait étant l’aliment du pauvre et l’un de ceux qui assurent la croissance pour les enfants.

Pour faire face à ses responsabilités en matière de régulation du marché l’Office promet de prendre des mesures pour la moralisation de la profession. “Les transformateurs qui ne joueront pas le jeu, seront exclus des contrats d’approvisionnement en 2011” met en garde son directeur général. Mais ce discours, on l’a déjà entendu. Et le lait en sachet est toujours rare. Pire, à la laiterie de Draâ Ben Khedda, un des fleurons des unités de fabrication de lait pour toute la Kabylie et bien au-delà les ouvriers ont été jusqu’à provoquer une situation d’urgence pour non-approvisionnement en poudre de lait. Alors, où se situe le problème ? Certains avancent la thèse du rationnement de la poudre de lait ; d’autres à l’utilisation de cette même poudre pour en faire des dérivés, et d’autres encore, à un simple disfonctionnement dans la chaîne de distribution. Mais qu’importe la raison si le citoyen continue à en pâtir. Déjà que le citoyen à faible revenu ne cesse de se voir frustrer pour ses besoins quotidiens, on pousse le bouchon jusqu’à le priver de ses aliments de substitution. Certains ont avancé l’idée d’encourager la collecte de lait à travers les fermes et chez les particuliers afin de cesser cette dépendance à la poudre de lait et d’endiguer à jamais cette crise. Mais est-ce la solution ? Pourquoi se détourner et chercher des solutions ailleurs quand le maillon faible de la chaîne est bien connu ?

Il faut sévir. Et sévir fort. Voilà ce qui réglera cette crise. Autrement, la porte restera grande ouverte pour tous les dépassements. Et ce ne sont pas les pauvres qui les dissuaderont.

Ferhat Zafane

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