Le décor est désormais planté au niveau des villages situés sur les hauteurs de la wilaya de Béjaïa : de la neige et un froid glacial. Des villages où il ne fait pas bon vivre surtout en période hivernale. Et pour cause, nombreux sont les villages, voire tous, qui ne sont pas raccordés au réseau du gaz naturel. Seuls remèdes pour ces villageois, des bonbonnes de gaz butane ou du bois sec. Mais, suprême humiliation pour ces laissés-pour-compte, les bonbonnes de gaz s’arrachent aux prix fort durant l’hiver dans ces villages de l’arrière-pays. Ainsi, la bonbonne de gaz butane est cédée parfois à plus de 300 DA. Et encore, faut-il qu’elle soit disponible chez l’épicier du village. C’est le cas ces deux derniers jours avec l’isolement de plusieurs villages du reste du monde. Résultat ! Plus de bonbonnes de gaz dans les magasins, laissant libre champ aux spéculateurs. Cela au moment où les responsables du centre d’enfûtage Naftal de Béjaïa annoncent une prodution journalière de plus de 15 000 bouteilles. Et autant de bonbonnes sont distribuées au niveau d’un autre centre implanté dans la commune d’Akbou. Une quantité rassurent les responsables de Naftal, suffisante pour couvrir les besoins des populations rurales. Mais la réalité est toute autre. Des villages situés non loin des centres urbains sont alimentés régulièrement, d’autres plus reculés font face généralement à des ruptures de stocks que d’aucuns n’arrivent pas à expliquer. Un état de fait imputé généralement à l’état des routes menant à ces villages nichés sur des collines dépassant 1 000 mètres d’altitude. “Je ne peux faire des va-et-vient incessants entre ma localité et le centre d’enfûtage d’Akbou, sur une route aussi abrupte que glissante pour répondre aux besoins des villageois en matière de bonbonnes de gaz butane pendant l’hiver», explique un commerçant de l’Akfadou. La seule planche de salut pour ces villageois reste le raccordement de leurs villages au réseau du gaz naturel. D’ailleurs, il est prévu d’alimenter au moins 55 000 foyers en gaz naturel d’ici 2014.
B. B.
