C’est une célébration plutôt politique que celle que la Kabylie a connue le mercredi dernier, pour Yennayer 2961.Habituellement marqué par des dizaines d’activités culturelles, Yennayer de cette année, a été affecté par les émeutes qui ont secouées la wilaya de Tizi Ouzou quatre jours durant. c’est ainsi que la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, a pris, dans ce sens, la décision de reporter toutes les festivités initialement prévues pour mercredi dernier, la 4eme édition du Salon Djurdjura du couscous entre autres activité. Le chef- lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a vécu donc un Yennayer exclusivement politique contrairement à l’année précédente; ce sont les ex- animateurs du mouvement des Aarchs et les militants du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie qui ont eu donc à occuper le terrain. La marche pacifique à l’appel du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie en matinée et le meeting populaire tenu dans l’après- midi mercredi dernier,à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou à l’appel d’un collectif d’anciens membres du mouvements des Aarchs, ont été les deux activités qui ont marqué la célébration de Yennayer 2961. Il est 10h heures du matin, la rue longeant le campus universitaire Hasnaoua grouille déjà de monde. La marche de Yennayer a drainé du beau monde. Des étudiants de l’université Mouloud Mammeri et des citoyens encadrés par les militants du mouvement de Ferhat Mhenni ont battu le pavé sous forte une présence policière, des rues de la ville,des gens scandent des slogans hostiles au pouvoir en place, dénonçant le climat d’insécurité dans la région et réitérant leurs revendications phare, à savoir l’autonomie de la Kabylie. La procession humaine s’est ébranlée du carrefour du stade du1er Novembre pour atteindre le traditionnel point de chute, à savoir la grande place publique située au cœur de la ville de Tizi Ouzou en face de l’ancienne mairie. Les militants autonomistes ont brandi des banderoles qui bien évidement portaient les mots d’ordre du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie « une vie digne au profit de tous les peuples d’Algérie » et « pour le développement économique de la Kabylie » entre autre. Arrivés au premier Rond- point du centre- ville, les participants à la marche du Mak ont observé une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie, s’en suivra une prise de parole des principaux responsables du mouvement de Ferhat Mhenni.Ainsi pour Hachim Med Ouamar, président du conseil national du MAK, Le responsable de l’organique ainsi que le président par intérim du MAK, expliqueront leur démarche en insistant sur le caractère pacifique du projet et de la marche du mercredi dernier qui n’a été faut- il le préciser, emmaillé d’aucun incident. La foule se dispersera dans le calme vers midi.
Meeting des Aarchs pour la réunification des rangs
Dans l’après -midi, des ex animateurs du mouvement des Aarchs ont organisé un meeting populaire à la grande salle de spectacle de la Maison de la culture avec le but de lancer l’initiative de la réunification des rangs du mouvement. Rachid Alouache et Mustapha Mazzouzi, qui ont animé le meeting devant une foule nombreuse ont expliqué que « le pourrissement général sur le plan socio économique dans la région ne nous laisse pas indifférents. On est là pour tenter de faire sortir la Kabylie du marasme. » clameront -ils. Durant cette rencontre qui a été emmaillé d’un incident juste avant le début du meeting lorsque des dizaines de jeunes ont lancé des projectiles et ont tenté d’empêcher le déroulement de la rencontre, les anciens délégués du mouvements citoyen ont lancé justement un appel pour la réunification des rangs des Aarchs « Les citoyens de cette région qui sont très attachés à l’unité nationale, attendent une geste fort de la part de l’Etat, eux qui ont barré la route aux partisans de la division. Les émeutes qui ont secoué le pays ne sont pas uniquement motivées par la cherté de la vie mais sont révélateur de l’injustice qui règne dans ce pays. » A notamment déclaré Rachid Alouache, ex délégué des Ath Djennad. Mustapha Mazouzi déclarera de son côté « Nous devons militer pour l’application de l’accord global du 15 janvier 2005. La mise en œuvre de la plate forme d’El Kseur constitue une réponse à plusieurs problèmes posés en ce moment même ». Il lancera, dans la foulée, un appel à l’union « sans exception » pour faire aboutir les revendications du mouvement citoyen à même de donner des alternatives et des solutions à la crise actuelle.
A.Z.