Partout où nous allons ou presque, nous constatons de visu des infrastructures culturelles, sociales, éducatives, ou sportives livrées à elles-mêmes après avoir été construites moyennant des budgets faramineux.Notre attention a été attirée par un employé municipal qui ne peut plus supporter le sort réservé à l’ex-salle polyvalente de sport, devenue par la suite ex-salle des fêtes et aujourd’hui ex-salle de cinéma.Qu’en est-il de cette infrastructure boudée par les jeunes pour cause de son éloignement du centre-ville ?Un fonctionnaire de l’APC a bien voulu nous donner des informations, qui montrent à quel point, le manque de stratégie peut s’avérer néfaste dans la programmation des édifices en matière de leur prise en charge, d’épanouissement culturel et sportif.La bâtisse, d’une superficie de 600 m2, avec un hall, un foyer et 540 places assises, a été programmée en 1987, sa carcasse achevée, elle a été abandonnée.Il a fallu attendre les années 1994-1999, années de prise en fonction des APC par les fameuses DEC, pour voir la DEC de Ouadhias située entre les HLM et l’OPGI la céder à un particulier avec un contrat qui stipulait l’achèvement des travaux et sa mise en fonction comme salle de cinéma.En 1997-1998, alors que l’APC était sous la houlette du FFS, l’assemblée de l’époque a restitué le bien communal en payant la totalité des sommes engagées par le locataire entrepreneur de spectacles.Soucieuse de la maintenir en fonction, l’APC a assuré dans l’enceinte de la salle, la projection vidéo. Une note du ministère de la Culture, qui interdisait la diffusion des cassettes vidéo jugée anti-pédagogique, tombe tel un couperet. Seul un exploitant possédant un appareil 35 mm peut prétendre à une location de la salle.Suite à cette interdiction, la désormais ex-salle de cinéma fut transformée en salle de fêtes, conférences, réunions de tous bords, qui n’a pas attiré jusque-là les grandes foules. Non électrifiée à ce jour, alors que l’administrateur communal a payé la Sonelgaz pour le branchement, la salle des fêtes mérite mieux que ce sort qui lui est réservé. Elle est inexploitée faute d’un budget. Les rentes substantielles, qui proviendraient de sa mise à la disposition des habitants pour y organiser leurs fêtes auraient pu faire la différence si cette option avait été retenue.Soucieux de préserver au moins les lieux d’éventuels dégradations, l’APC a dégagé de ses effectifs, deux gardiens (un de nuit et l’autre de jour). Cette précaution lui a valu d’être à l’abri du vandalisme pour le moment. Un autre problème de taille a été constaté aux abords de la rivière polluée toute proche. Des odeurs nauséabondes parviennent jusqu’à l’entrée de la salle.Ce qui empêche peut-être les habitants de fréquenter les lieux, en plus de son léger retrait par rapport à la ville.Exploitée de façon rationnelle et rigoureuse, la salle serait d’une utilité avérée dans les années à venir et de la future “nouvelle-ville” qui se dessine aux alentours de la ferme “Amrani”, et de “Azaghar”, la salle des fêtes peut être à l’avenir un haut lieu de culture, de rencontres et autres manifestations.Ce qui laisse supposer que la situation est peut être catastrophique mais non désespérée pour cet édifice dont la mission principale est d’extraire la masse juvénile des différentes mauvaises fréquentations, la drogue, l’oisiveté etc…De destinée en destinée, la salle des fêtes n’en finit pas de se voir céder à d’autres fins. En effet, une partie de la cour de la salle des fêtes sert d’entrepôt et base de vie à l’entreprise Kanagaz.L’affectation est, on tient à nous l’assurer, “provisoire”. Sitôt les travaux du gazoduc Boghni-Ouacif achevés, on rendra à César ce qui lui appartient.
M. Ouanèche
