Le procès de l'assassinat de Matoub Lounès dès le 20 mai prochain

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Le procureur général de Tizi Ouzou a annoncé la programmation du procès des deux principaux accusés dans l’affaire de l’assassinat du chantre de l’amazighité Matoub Lounés, pour la prochaine session criminelle qui s’ouvrira à Tizi Ouzou à partir du 20 mai prochain.

Contacté Maître Rahem Kaci, avocat de la partie civile, a affirmé hier, qu’il n’ « y a rien d’officiel ». De son côté l’avocat de l’un des principaux accusés a confirmé l’information et a renouvelé sa demande de la « tenue d’un procès équitable ».

Le procès des auteurs présumés de l’assassinat de Matoub Lounés aura lieu à partir du 20 mai prochain, a annoncé le Procureur général à Tizi Ouzou lors d’une visite effectuée avant-hier, à la maison d’arrêt où il a rencontré les deux principaux accusés dans l’affaire, Chenoui et Malik Madjnoune en l’occurrence. La visite du procureur de la République à la maison d’arrêt de Tizi Ouzou, accompagné à l’occasion par le procureur adjoint, du juge chargé de l’application des peines en présence du directeur de la maison d’arrêt, intervient alors que l’un des prévenus, Medjoune, en l’occurrence, entame son 19eme jours de grève de la faim. L’information est confirmée par l’avocat de Madjnoune «hier, Madjnoune et Chenoui ont été convoqués par M. le procureur général accompagné par son adjoint, M.le président de la cour, M. le juge d’application des peines et en présence du directeur de l’établissement pénitencier. Ils ont été informés que le procès aura lieu pendant la prochaine session criminelle qui débutera le 20 mai et s’achèvera le 14 juillet » nous a affirmé maître Ait Habib. Des sources proches du dossier nous ont fait savoir que cette visite visait avant tout à « dissuader Madjnoune » de continuer sa grève de la faim entamée à l’ouverture de la session criminelle le 25 février dernier, il s’agit de la sixième du genre enclenchée pour demander la tenue d’un procès équitable. Selon maître Ait Habib, avocat de Malik Madjnoune, cette visite répondrait à un seul et unique objectif, convaincre son client de cesser son action « Malik Madjnoune est en détention depuis plus de 11 ans déjà et à ce jour, son procès n’a pas eu lieu, c’est une première dans le monde. » indique l’avocat du prévenu principal dans l’affaire de l’assassinat du chantre de l’amazighité. Commentant l’annonce faite par le procureur de la République quant à la programmation du procès à partir du 20 mai prochain au cours de la nouvelle session criminelle, maître Ait Habib indiquera que son client « attend des engagements écrits, la promesse n’est valable que celui qu’il l’ a croie » soulignera- t-il dans une déclaration faite à la Dépêche de Kabylie. Malik Madjnoune a, affirme son avocat, pris la décision de poursuivre sa grève de la faim, exigeant un « engagement écrit » des autorités judiciaire pour la tenue du procès lors de la prochaine session criminelle.

Maître Ait Habib révélera dans ce sillage que mardi dernier, le magistrat qui a ordonné un complément d’informations s’est déplacé à l’établissement pénitencier pour rencontrer Malik Madjnoune, ce dernier a, selon son avocat, refusé de le rencontrer « il a refusé de discuter avec lui afin de ne pas altérer la relation avec celui (le juge, Ndlr) qui sera appelé à le juger. Il (Madjnoune, Ndlr) m’a expliqué que le fait d’être en grève de la faim pouvait lui faire dire des propos qu’ils n’aurait jamais tenus en temps ordinaire » précisera- t-il. A ce titre, on apprendra de sources proches du dossier que les cinq témoins cités par l’accusé principal ont été entendus. Nos sources ajoutent, dans la foulée, que la partie civile a été réentendue récemment par le juge chargé de l’affaire « le dossier n’attend que le procès » insiste notre source. Contacté en fin d’après-midi d’hier, maître Rahem Kaci, avocat de la famille Matoub Lounès, nous a affirmé que la partie civile n’a « rien reçu d’officiel » et d’indiquer « au moment où je vous parle, nous n’avons pas été informés de la tenue du procès ni de sa programmation pour la prochain session criminelle ». Maître Rahem avait, pour rappel, déclaré suite au report du procès le 08 juillet dernier, que le report du procès « s’inscrit dans le sens de ce que nous avons demandé. Nous avons contesté l’instruction passée

et déploré l’absence des témoins. C’est une nouvelle brèche qui s’ouvre. En plus des cinquante témoins, nous revendiquons la présence des experts légistes. Des contradictions dans les déclarations des légistes ont été constatées. L’autopsie du cadavre s’est faite mais nous n’avons pas eu les mêmes conclusions sans oublier l’expertise balistique dont l’importance est capitale pour élucider ce crime ». il y a lieu de souligner, par ailleurs, qu’une délégation d’Amnesty internationale, s‘est rendue au cours de la semaine passée dans la ville des Genêts, pour, entre autres, s’enquérir de l’état de santé de l’un des prévenus, en grève de la faim.Assassiné un certain 25 juin 1998,sur la route qui monte vers Beni Douala, sa région natale, Matoub Lounès continue d’être adulé partout en kabylie. Plus de 11 ans après le lâche assassinat qui l’a ravi aux siens, le procès n’a toujours pas eu lieu.

A.Z.

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