Dans le cadre de la célébration du 7 avril, journée mondiale de la santé le phénomène de la résistance aux anti-microbiens a été longuement débattu, jeudi dernier, au CHU de Tizi-Ouzou. En effet, prenant de l’ampleur, cette résistance aux antibiotiques est en phase de devenir un vrai problème de santé publique. C’est pourquoi cette journée de l’OMS a été inscrite cette année sous le thème de » Lutte contre la résistance aux anti-microbiens : agir aujourd’hui, pour pouvoir soigner encore demain ».
Le Pr Ziri, directeur général du centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou signalera en cette occasion que » le but est de relever et bannir certaines habitudes et pratiques au sein de nos services. Des gestes qui sont à l’origine de la prolifération de bactéries et autres microbes, et la naissance de ce que nous appelons les bactéries multi-résistantes aux antibiotiques « . Ces dernières sont d’après le Dr Azzam, microbiologiste au laboratoire de microbiologie au sein de l’établissement sanitaire de Tizi-ouzou, « des souches bactériennes ayant une résistance à au moins deux antibiotiques différents et appartenant à des familles différentes par des mécanismes indépendants ». Selon lui, l’utilisation des antibiotiques se fait » d’une façon anarchique, voire même abusive, surtout chez certains confrères privés qui abusent et vulgarisent la prescription d’antibiotiques de dernière génération ». Il faut, donc une application d’un protocole stricte d’antibiothérapie pour lutter contre la prolifération de ces bactéries multi résistantes (BMR). Le Pr Ziri relèvera par ailleurs, que ces faits sont » très remarqués dans les blocs opératoires. A l’exemple de l’utilisation d’un même respiratoire d’un malade à l’autre, l’absence d’une hygiène aux niveau des mains, ou encore la négligence des certains médecins ou infirmiers… Ce qui donne naissance à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques ». Ces dernières sont définies par le Dr Azzem comme étant «des souches bactériennes ayant une résistance avérée à au moins deux antibiotiques (ATB) différents et appartenant à des familles différentes par des mécanismes Indépendants ». Dans les hôpitaux, par contre les médecins font face à ce qui est appelé: infections nosocomiales (IN). De plus en plus résistantes aux antibiotiques, ces infections sont signalées au cours de l’hospitalisation du patient. La transmission des micro-organismes responsables se produit dans la majorité des cas par contact de personne à personne (transmission croisée) ou par la contamination de matériel médico-chirurgical. C’est ainsi qu’elle est détectée particulièrement chez les patients ayant séjourné dans un service médical ou chirurgical. C’est ce qu’a révélé une étude réalisée au CHU de Tizi-Ouzou. L’étude a été réalisée par toute une équipe du service de maladies infectieuses au CHU. Il s’agit d’une étude rétrospective de 25 cas d’IN, hospitalisés au sein du service des maladies infectieuses du CHU de Tizi-Ouzou durant 07 ans soit du 01/01/2004 au 31/12/2010. En tout, 18 hommes et 07 femmes ont été traités au sein du service des maladies infectieuses pour IN.
Les résultats font état de 16% de décès sur les 25 cas sur lesquels s’est portée l’étude. Pour éviter ce genre de situation, les efforts se porteront donc sur plus d’organisation et de planification de la lutte contre les IN dans les différents services du CHU. A travers, notamment, l’application de précautions particulières, tel l’interdiction de transfert inter -service des malades présentant des IN, isolement en chambre individuelle, mais plus particulièrement le renforcement de l’hygiène des mains. La conduite à tenir dans les différents services des hôpitaux devant ces bactéries multi résistantes est, d’après les organisateurs de cette journée d’information et de lutte contre la résistance aux antibiotiques, est de différer et d’adapter l’antibiothérapie en fonction de chaque germe traité. Mais aussi par l’application des précautions « standards » telles la désinfection des mains, port de gants, port de blouses, lunettes, masques, élimination du matériel souillé à usage unique, nettoyage et désinfection du matériel réutilisable et des surfaces souillées pour tous les patients hospitalisés, infectés ou non. Ceci afin d’éviter la transmission et surtout la survenue d’une épédémie. Mais aussi prévenir les infections croisées entre les patients.
Tassadit Ch.