Les fonctionnaires des communes de la wilaya de Tizi-Ouzou ont majoritairement répondu à l’appel à la grève lancé par le SNAPAP , même dans les APC dont le personnel est structuré au sein de l’UGTA , ce qui confirme le fossé séparant les travailleurs et leur tutelle syndicale.
Ainsi, dans plusieurs communes , des sections syndicales qui ne sont pas affiliées au syndicat autonome, n’ont pas hésité à se prononcer en faveur de la grève illimitée, des fois ,sans aucun préavis pour alerter la hiérarchie , à savoir les présidents d’APC. Cette attitude ne constitue nullement un mépris envers l’employeur ,du fait que l’action des communaux revêt un caractère revendicatif qui dépasse les limites du territoire d’une commune , puisqu’il s’agit en fait, d’un mouvement de contestation porté par un syndicat possédant une assise nationale , en plus du contenu des revendications inscrites dans l’appel à la grève illimitée et dans lesquelles tous les fonctionnaires de l’administration territoriale se reconnaissent.
La preuve, la grève de cinq jours a été largement suivie dans la wilaya de Tizi-Ouzou le mois d’avril dernier, en dépit des tentatives menées par l’administration de dissuader, plus particulièrement, les agents de l’administration, les plus concernés par la non prise en charge du chapitre lié à la revalorisation des salaires selon la nouvelle grille dont l’application a presque touché tous les corps de l’administration sauf les communaux.
De ce fait , encore une fois , la wilaya de Tizi – ouzou, après le mouvement de débrayage du mois d’avril, largement suivi dans les 67 communes de la wilaya, la menace de recourir à une grève ouverte, a trouvé le chemin de l’exécution dans les municipalités à l’image des communes relevant des dairas de Azazga, Bouzguene et Ain-El-Hammam.
Dans les municipalités du sud de la wilaya, mis à part, les services de l’APC de Boghni qui étaient ouverts au public, du fait que le personnel ne sait pas encore fixé sur la suite à donner au mouvement décidé par le SNAPAP, les 13 communes restantes du versant sud de la wilaya ont vu dès le premier jour de la grève, leurs sièges de mairie fermés devant leurs administrés comme c’est le cas à Tizi-Ghennif, Draâ El Mizan, Ain-Zaouia. Les communes rurales ou celles situées dans les zones, entre autres Bounouh, Assi-Youcef et Aït Bouaddou ont adhéré à l’appel, de même que la circonscription des Ouadhias, où l’arrêt de travail était total. Il est certain aussi que les APC du littoral , notamment celles des dairas de Tigzirt et d’Azeffoun ont soutenu la contestation des communaux, très préoccupés par leurs problèmes socioprofessionnels à commencer par le retard enregistré dans l’approbation du statut particulier des travailleurs des collectivités territoriales, toujours au stade de projet selon toute vraisemblance, ce qui empêche la mise en application de l’augmentation des salaires. En pus de ce point d’achoppement entre les travailleurs et leur tutelle, d’autres revendications sont venues s’ajouter, entre autres, le respect de la liberté syndicale, la régularisation des travailleurs contractuels, la réintégration des travailleurs licenciés.
A signaler enfin que dernièrement, un communiqué de la tutelle des communaux avait assuré ce corps de la fonction public quant à l’imminence de la sortie de leur statut particulier, mais sans que cela n’infléchisse sur leur décision de renouer avec la grève, et ce, en l’ absence de garanties pour la satisfaction des revendications.
M. Haddadi