Le Mausolée des Belhaddad livré à lui-même

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Construit avec des matériaux sophistiqués, nimbé de lumières irréelles qui attirent irrésistiblement le regard, et entouré de paysages enchanteurs à couper le souffle, le mausolée de cheikh Aheddad à Seddouk Oufella, a coûté à l’Etat des dizaines de milliards. Cet illustre édifice se veut un concentré d’histoire et de légende, de culture et d’architecture inégalée mais aussi un symbole d’une région qui porte encore les traces de larmes, de sang et de douleur d’une époque où ses meilleurs fils ont pris les armes pour combattre un ennemi arrivé avec armes et bagages pour s’emparer des richesses et asservir les populations. Le mausolée a été construit pour abriter les tombes des deux cheikhs Belhaddad, Mohand Ameziane et Aziz dont les ossements ont été transférés du cimetière de Constantine en juillet 2009. Depuis cette date marquante des pèlerins (Khouanes) arrivent de partout pour se recueillir sur les tombes des héros de l’insurrection d’avril 1871 et solliciter, par là même, la Baraka de l’érudit cheikh Aheddad. Force est de constater qu’aujourd’hui, deux ans après son ouverture, ce majestueux et somptueux palais encore flamboyant est abandonné à son triste sort et livré à lui-même. L’administrateur désigné à son ouverture a été remercié il y a belle lurette et n’est toujours pas remplacé et le personnel qui se chargera de la réception des visiteurs n’est toujours pas recruté. Cela étant, l’absence de personnel de service se fait donc fortement ressentir. Pire, un commerce informel de livres, de CD et autres est installé à l’intérieur au vu et au su de tout le monde. Une situation qui irrite l’un des petits fils de Cheikh Aheddad qui d’ailleurs s’insurge contre l’abandon de ce mausolée par l’Etat. Il dit même avoir écrit à qui de droit pour exiger une bonne prise en charge de ce haut lieu de pèlerinage, en vain.

L. Beddar

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