La profession se meurt à petit feu

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L’union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) fédération de Bouira, vient de publier un rapport au titre fort éloquent « Les entrepreneurs du BTPH au bord de l’asphyxie ».

Ce document à l’intention de l’Etat et ces démembrements, énumère les principaux problèmes et difficultés que rencontre cette profession. En premier lieu : la hausse des salaires et des matières. En effet, selon cette corporation, la revalorisation des salaires à hauteur de 25% décrétée par le gouvernement en janvier 2010 a été en grande partie prise en charge par les entreprises, ce qui représente 12% du chiffre d’affaires. Ajouter à cela, l’envolée des prix des produits de construction, d’environ 30%, le tout constitue un déficit budgétaire de l’ordre de 25%. Toujours selon les déclarations de ces entrepreneurs, cette situation aurait pu être évitée, si les indices du journal officiel avaient repris la hausse des salaires au même titre que celles de matières premières. Second point de mécontentement : Marchés et contrats non approuvés. Concrètement, cela veut dire que bon nombre d’entreprises du BTPH ont travaillé à perte, du fait du non établissement d’un contrat ou un marché au préalable, les nouveaux responsables des secteurs dont dépendent les travaux réalisés ont refusé d’avaliser ces contrats et la prise en charge du passif de leurs prédécesseurs. Autre obstacle qui handicape lourdement la profession : le non établissement des documents contractuels. En effet, selon les dires de ces professionnels du bâtiment, il existe un différend entre eux et les maîtres d’ouvrages, au sujet de l’établissement des documents contractuels au moment des avenants et des ordres de services d’arrêts,(ODS) et autres services complémentaires, ce qui engendre divers problèmes, notamment le retard de payement des travaux et leurs réalisations. Pour illustrer cette situation, ils (les entrepreneurs) citent l’exemple suivant : La retenue de 2 000. 000 de DA équivaut au blocage dans la réalisation de la valeur d’un logement, chaque fois, que le montant est réinvestit. Toujours dans le même registre, à savoir le non établissement des documents contractuels, les entrepreneurs mettent à l’index les délais d’exécution, qui sont à la charge des maîtres d’ouvrages, or ces derniers, n’établissent généralement pas d’ODS, chose qui est fortement préjudiciable à la fin des travaux, car la réglementation en vigueur refuse de faire passer les avenants hors délais.

Autre grief imputé aux maîtres d’ouvrages, l’occultation des cas de forces majeurs au moment de l’exécution, ce qui contraint les entrepreneurs à une pénalité de retard. Dernier point soulevé dans ce communiqué : Le problème du ciment. Dans les faits, cette matière indispensable à la profession est fournie par quota, auprès des cimenteries les plus proches. Cependant, ces dernières n’approvisionnent pas toujours dans les délais impartis et surtout, elles n’offrent pas un ciment de haute facture. Ce qui pousse les professionnels du BTPH à s’orienter vers le marché parallèle, contraints et résignés à racheter le ciment qui leur est destiné au prix fort, sans garanti de transport, ni de factures.

En conclusion, ces entrepreneurs interpellent l’Etat d’agir au plus vite, et remédier aux graves dysfonctionnements que connaît cette profession dans les plus brefs délais. Sans cela, c’est la mort programmée des entrepreneurs du BTPH.

Ramdane B.

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