La détresse des enseignants

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Malaise chez les enseignants et consternation chez les familles à Amizour après les résultats obtenus à l’épreuve de français de l’examen de 5éme.

Des résultats soulignés par le fait qu’à côté d’un taux de réussite global jamais égalé (86,33%), s’affichent des notes proches de ‘’zéro’’ dans l’épreuve de français. Une enseignante fond tout simplement en larmes à l’évocation de cette  » affaire « . Une autre se demande de quelle manière ‘’magique’’ devra-t-elle travailler avec ses futurs élèves pour remonter leur niveau ‘’lamentable’’ en français.

Pourtant, et de l’avis des spécialistes, le sujet était abordable, voire banal pour des élèves censés avoir fait trois ans de cette matière (Voir ci-après).  » Le questionnaire ne met pas l’élève à l’épreuve de la compréhension’’ dira Rahim Zenati professeur de français au CEM Kateb Yacine. “La majorité des élèves ne pouvaient pas aborder l’épreuve pour la simple et sérieuse raison qu’ils ne savent pas lire», clame notre professeur.

Mais il ne faut surtout pas jeter la pierre aux jolies têtes brunes.

“Ce n’est pas de la faute des apprenants, c’est le système éducatif qui donne l’impression de s’ouvrir alors qu’il est, en fait, sclérosé. On donne l’impression d’enseigner les langues étrangères alors qu’il n’y a pas une réelle volonté politique de franchir le pas et de sortir des calculs politiciens « . Notre interlocuteur ne va pas par le dos de la cuillère quant à la responsabilité des pouvoirs publics.

“L’enseignement des langues étrangères, qui est une ouverture sur le monde, à l’heure des technologies de l’information, n’est pas sérieusement pris en charge. Les défaillances commencent au primaire et le niveau et les compétences linguistiques à l’université laisse à désirer’’ Et d’ajouter en conséquence que l’introduction  » par effraction  » de la pédagogie du projet, qui est bonne en soi, sauf que les moyens ne suivent pas, pousse les élèves vers des cybercafés pour commander un projet sur un thème donné comme on commande une pizza. Google règle le problème. Que va évaluer l’enseignant ? Rien. Tout est  » parfait  » sauf que l’élève n’évolue pas, il fait du  » copier/ coller « .

De cet état de fait, le prof juge d’abord que “l’allègement des programmes est une nécessité’’, seulement il n’est pas question d’un allègement  » mécanique  » mais ‘’cohérent’’ qui puisse réhabiliter l’école. En somme, notre interlocuteur estime qu’aux yeux des élèves le français, qui est peut-être une langue  » étrangère  » est devenu certainement une langue  » étrange « .

Nadir Touati

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