Les habitants du village Azib Cheikh, dans la commune de Aïn Zaouïa, ont procédé hier à la fermeture du siège de leur municipalité et de la RN 30, pour réclamer leur part en habitat rural dont ils sont exclus depuis presque une décennie.
En effet, estimant que leur attente a trop duré pour bénéficier d’un tel dispositif et qu’ils avaient le droit de construire sans contraintes et celui de bénéficier de l’aide de l’état, les villageois ont décidé de passer à l’action, vendredi dernier, lors d’une assemblée générale, « après avoir épuisé tous les recours », affirme un membre du comité de village, « pour accélérer la procédure de transfert de 17 hectares de terrains, constituant les réserves foncières du village créées à la fin du 19ème siècle, délimitées par un géomètre engagé par l’APC » . Notre interlocuteur, accosté prés de la mairie, nous a révélé que « les autorités locales, à savoir le maire et le chef de daïra, ont failli au règlement du problème posé par notre village, d’autant plus qu’on s’achemine vers rétablissement d’un procès verbal entre les deux institutions de l’état et le village ». De ce fait, les villageois, las d’attendre encore, ont pris leur responsabilité d’aller protester, car toutes les tentatives d’obtenir des certificats de possession se sont heurtées à des rejets, à l’exception d’une partie du village située près de la RN 30. Ces rejets sont motivés par le classement du territoire du village comme domaine de l’état, ce qui empêche toute procédure d’obtention d’un titre de possession. En tout les cas, hier, dés 7 heures du matin, un grand nombre de villageois, représentant tous les âges, ont investi la rue en la coupant à l’entrée du chef-lieu de Ain Zaouïa, ce qui a contraint les premiers usagers de cette route à faire le détour par Bounouh et Frikat pour rallier la ville de Draâ El Mizan. Le siège de l’APC a, aussi, été fermé à l’arrivée des contestataires, notamment les jeunes dont les revendications dépassent le stade de la régularisation du foncier et de l’octroi de l’aide à l’habitat rural, puisque la plate forme rédigée par les protestataires porte également sur la réhabilitation du réseau routier desservant le village, l’achèvement des extensions en gaz naturel vers 13 foyers non encore alimentés et d’autre opérations dont l’importance est un peu moindre par rapport à la première revendication, celle de permettre à plus de 1700 habitants, selon le dernier recensement de se sédentariser dans leur village natal, en leur facilitant la tache de construire chez eux. Enfin, il faut signaler que dans la matinée aucun contact n’a été établi entre les contestataires et les autorités locales.
M. Haddadi

