Ce ne sont pas les lois qui manquent, mais c’est leur application sur le terrain, tel est le constat fait par tout le monde. C’est aussi le manque du civisme qui, parfois, est source de tous les maux. L’exemple nous vient de ce qui se commet au quotidien sur les abords de la RN 25 reliant Draâ El Mizan à Tizi-Ouzou. Plus précisément, à quelques centaines de mètres de la station d’épuration, en pleine rénovation, où des dizaines de détritus, gravats, fumiers… jonchent les alentours et les accotements. En fait, c’est une véritable anarchie qui y règne au quotidien. « Des sacs poubelles remplis de tout y sont jetés sans scrupule. Et personne n’ose lever le petit doigt », nous dit un riverain. D’ailleurs, les habitants de cette cité en raison des odeurs nauséabondes qui arrivent de partout et de la prolifération de nuées de moustiques ne trouvent pas le sommeil en ces nuits caniculaires. S’il est dit qu’il faut nettoyer le petit chez soi, il n’est pas permis aussi de déranger et de piétiner la quiétude des autres. « Il faudrait non seulement pénaliser ces pollueurs, il faut même les emprisonner », a insisté une autre personne outrée par ce désastre écologique. « Vous voyez, nos frères ne respectent pas les plaques de signalisation telle décharge interdite, il faudrait que leur poches soient touchées », a enchaîné un autre interlocuteur. En effet, ce qui se passe dans cet endroit, dépasse tout entendement. Sinon, comment expliquer tous ces dépassements pourtant réprimés par la loi. « On ne peut pas mettre un policier ou un gendarme derrière chaque citoyen. Tout le monde est responsable. Les riverains doivent s’impliquer afin d’intercepter tous ces « hors-la loi ». En principe, si quelqu’un saisit l’immatriculation du véhicule ayant déchargé ses détritus à n’importe quel endroit interdit, il peut, de manière discrète, se rapprocher de nos services et c’est notre travail », nous a confié une source proche de l’APC. Si à travers des campagnes de nettoyage et de volontariat, le but visé est de vivre dans un environnement sain, il se trouve que nombreuses sont les personnes qui ne cherchent qu’à se débarrasser de leurs détritus sans aucun sacrifice. Au rythme de cette prolifération sauvage de décharges, il arrivera un jour où des personnes n’oseront pas vider leurs sacs à ordures en pleine chaussée. Pourtant, l’APC assure la collecte des ordures même dans les villages. « Le problème ne se pose pas pour les ordures quotidiennes, mais beaucoup plus pour ces tonnes de terres provenant, parfois, même des terrassements de terrains à bâtir. C’est incontrôlable », nous a expliqué une autre personne. En définitive, pour mettre un terme à ce laxisme des citoyens, il faudrait réhabiliter les brigades de surveillance mobiles sur ces axes routiers, car cela n’est pas spécifique à la RN 25. « Je me souviens que dans les années 70, des visites de ce genre se faisaient et, d’ailleurs, je ne savais pas par quel service. Des inspecteurs interdisaient même à ce qu’on touche aux feuilles des frênes qu’on venait arracher pour nourrir nos bêtes. C’était une 2CV qui faisait une ronde quotidienne sur cette route », nous a raconté un octogénaire pour nous dire que quelque part, il y a tout de même un relâchement dans l’application des lois.
Amar Ouramdane

