De longues files de voitures, à l’arrêt, s’étirent sur pratiquement toutes les routes du chef-lieu de wilaya de Béjaia, coinçant les conducteurs dans de véritables goulots d’étranglement
Les minutes s’égrènent et les voitures s’enchainent sur des centaines de mètres, rendant la circulation automobile à Béjaia ville et sa périphérie par trop difficile. C’est du pare-choc contre pare-choc !
Avec un trafic dense, depuis l’ouverture de la saison estivale, les conducteurs, nombreux, s’engouffrent parfois dans des labyrinthes qui s’avèrent au final éprouvants. Tour d’horizon des principaux carrefours de la ville de Béjaia.
Rond-point d’Aâmriw, à quelques centaines de mètres du siège de la wilaya, jeudi 14 juillet, 11H. Deux agents de l’ordre en faction régulent la circulation. Mais ils semblent dépassés par le nombre impressionnant de voitures venant de tous les sens. La scène de voitures tanguant cahincaha au gré des sifflets des deux policiers laisse supposer que les conducteurs s’exercent pour prendre part à une quelconque ‘’opération escargots’’ dans les tout prochains jours.
Les automobilistes s’imposent sur les lieux un minimum de vingt minutes avant de s’extraire d’un bouchon monstre. » Infernal ! C’est le moins que l’on puisse dire. Cette situation dure depuis au moins cinq mois et Dieu seul sait quand les automobilistes verront le bout du tunnel » s’indigne un automobiliste. Dans un brouhaha indescriptible -mélange de klaxons et de ronronnements de moteurs- quelques conducteurs s’improvisent cascadeurs, en esquissant des manœuvres pour le moins dangereuses.
Depuis l’ouverture de la saison estivale, la traversée du carrefour d’Aâmriw est devenue pour les automobilistes, et quelle que soit la direction qu’ils prennent, un véritable parcours de combattant. Pour rejoindre la RN 24 qui mène aux plages de la côte ouest de Béjaia, il faut de véritables nerfs d’acier particulièrement les vendredis et les samedis.
Plaque tournante entre les nouveaux pôles, l’arrière pays et l’ancienne ville de Béjaia, le carrefour d’Aâmriw est tout le temps saturé de voitures qui y arrivent par file interminable d’Ihaddaden, de l’université de Targa-Ouzemmour, du centre- ville et de la RN 24 et donc de l’arrière pays et des plages. Le rond- point et la présence presque permanente des policiers gèrent difficilement le flux incessant de véhicules
Une trémie est prévue à cet endroit. Une excellente initiative que tout le monde a applaudie des deux mains. Les travaux vont démarrer selon une source crédible à la 2ème quinzaine du ramadan, soit vers le 15 août parce, d’après certains analystes, le trafic automobile va sensiblement diminuer vers cette date. Et puis même s’il ne diminue pas, il faut bien un jour ou l’autre commencer la réalisation de la trémie pour fluidifier un tant soi peu la circulation dans la capitale des Hammadites.
Selon l’expression désormais consacrée » pour faire une omelette, il faut bien casser des œufs.” Les usagers et les riverains du carrefour se déclarent prêts à consentir l’effort nécessaire pendant la durée des travaux pour peu que ces travaux prévus en 8 mois ne s’éternisent pas indéfiniment au point de provoquer leur courroux.
L’autre point qui tient à cœur les usagers du carrefour, ce sont bien évidemment les voies d’évitement. Et là à un mois du lancement des travaux, rien n’a encore été entrepris dans ce sens.
Lors d’une réunion de travail à propos du lancement des travaux de la trémie et des voies d’évitement, tenue à la wilaya en présence des élus et des riverains, beaucoup de propositions ont été émises pour ne pas arriver à l’étouffement total de la circulation dans la capitale des Hammadites.
S’agissant du respect du délai de réalisation, les participants ont à l’adresse de l’entreprise ENGOA émis l’idée d’une part de renforcer le chantier en hommes et en matériel et de l’organiser en système de 3 fois 8 ou du moins en 2 fois 8 et d’autre part de ne pas des arguments fallacieux du genre de terrain encombré et d’intempéries comme si ceux qui ont réalisé l’étude n’avaient pas tenu compte des câbles électriques souterrains, des canalisations d’eau et de gaz et des jours de pluie.
Pour ce qui est des voies d’évitement, les élus ont attiré l’attention des responsables concernés sur les routes qui existent et qui permettent d’éviter le carrefour d’Aâmriw pour rejoindre l’arrière pays et la RN 24. Parmi ces voies, ils ont cité la route de Dar Nacer, celle de Sidi Ahmed pour ce qui concerne les habitants de la haute ville et d’El-Khemis ; pour ce qui d’Ihaddaden et des habitants d’au-delà d’Amriou, il y a la route de Smira qui donne sur El Fedja, celle de Tala Merkha qui aboutit à Oussama et enfin d’Ighil-Oudjilbne qui va jusqu’à Amtik où elle rejoint le CW 34.
Ces routes qui ont l’avantage d’exister demandent cependant à être réparées pour redevenir carrossables. Mais comme à un mois du lancement du chantier rien n’a encore été entrepris dans ces routes, la circulation automobile risque réellement l’asphyxie au niveau d’Aâmriw.
Carrefour du stade, à un pâté de maisons du rond-point d’Aâmriw. Il est midi pile. Voitures et piétons s’enchevêtrent sur une chaussée par endroit lézardée. La circulation automobile est dense, et le trafic est loin d’être fluide. Des transporteurs travaillant sur des lignes urbaines se livrent à une “chasse’’ aux passagers au mépris bien évidemment du code de la route. Et, ce faisant, jouent avec la vie et la mort des usagers. Les deux agents de l’ordre en faction là sont réduits à l’impuissance devant cette inextricable situation. » Ils n’y peuvent rien, (les policiers, ndlr.) Les pouvoirs publics devraient normalement revoir le plan de circulation » constate un épicier ayant pignon sur rue.
Carrefour des Quatre-chemins. Les travaux d’aménagement du boulevard de la Soummam s’éternisent. La circulation sur cet axe routier est dense, mais le trafic n’est pas du tout fluide. Les automobilistes et autres conducteurs de bus ou de camions gros tonnage étalent leur colère en actionnant leurs klaxons, mais sans toutefois pouvoir faire avancer leurs carrosses ne serait-ce que de quelques mètres. Cause ? Tout simplement parce que la circulation est bloquée. Sur les lieux, l’attente est parfois longue, obligeant les automobilistes à se résigner à cette ahurissante situation. À dire vrai, le carrefour des Quatre-chemins est le point de convergence de tous les automobilistes venus des localités de la Soummam, d’Alger, de Tizi, de Sétif, des communes situées sur la côte Est de la wilaya, Jijel et de bien d’autres régions du pays. Là deux voies d’évitement sont prévues.
Force est de constater que la circulation automobile à Béjaia ville constitue depuis maintenant plusieurs mois un véritable casse-tête, pénalisant de plus en plus les automobilistes, notamment pendant la saison estivale. Cette situation est due en partie à l’inexistence d’un plan de circulation à même d’assurer une certaine fluidité du trafic sur les routes du chef-lieu de wilaya de Béjaia. En outre, le parc automobile est en constante augmentation, entraînant par là même la saturation du réseau routier. Les autorités communales de Béjaia promettent depuis belle lurette que le nouveau code de la circulation, présentement en étude, entrera en vigueur incessamment. Une promesse sans lendemain ! Dans le nouveau code, il est prévu notamment l’installation de feux tricolores au niveau de tous les carrefours de la ville et la modernisation des routes. En attendant l’entrée en vigueur du nouveau code de la circulation, les automobilistes ne savent toujours pas sur quelle route rouler pour ne pas être pris dans un engrenage infernal.
Dalil S. / B. Mouhoub