Dans un récent article, nous nous sommes félicité des arrangements horaires opérés au niveau de ce névralgique service public avec des prestations de service continues, sept jours sur sept, de 8h à 20h, cela sur le volet soins et consultations médicales.
Hélas, force est de reconnaître que nous avions tiré des conclusions rapides après avoir observé durant les premiers jours qui ont suivi la mise en application de ces nouveaux horaires et programme d’activité une sensible fluidité dans la prise en charge des malades, une situation qui n’a pas duré plus d’une semaine, hélas, avant que les choses ne reviennent comme avant. En effet, sur requêtes verbales de plusieurs citoyens qui ont eu à solliciter les services de la polyclinique de M’Chedallah, nous nous sommes rendus sur les lieux, ce samedi aux environs de 10h du matin, pour nous rendre compte de visu de la situation. Ce fut un brouhaha à la limite du supportable qui nous accueilli dans le couloir, complètement bloqué par des patients qui s’en prenaient à l’agent appariteur qui faisait d’énormes efforts pour résister à une déferlante humaine agressive d’où s’élevaient plusieurs voix qui l’accusaient d’user de piston, le malheureux agent se défendant, tant bien que mal, en leur expliquait que le principe du ticket est scrupuleusement appliqué exhibant plusieurs jetons sans parvenir à les convaincre. Le directeur de garde qui arrive à la rescousse avait toutes les peines du monde à rétablir l’ordre. Le médecin surgit du cabinet des consultations et supplie la foule en colère de faire moins de bruit, elle affirme ne rien saisir de ce que lui racontent les malades et qu’il lui est pratiquement impossible de se concentrer ni de travailler dans de telles conditions. Au bout du couloir se trouvent 2 salles d’attente bondées de monde, des patients qui attendent soit pour une consultation chez le dentiste soit pour des soins ou autres injections. Là aussi, il régnait une anarchie totale avec pleurs de bébés, gémissements de malades et nervosité des accompagnateurs, un accidenté attend allongé sur un brancard roulant au milieu de la foule, son tour devant la salle de soins. Une source proche de la polyclinique et qui a requis l’anonymat nous explique que cette affluence record vers ce service a pour cause une orientation systématique des malades vers la polyclinique et que le service des urgences mitoyen (les deux services sont reliés par un couloir ouvert au public) relevait de l’EPH, expliquant que ce service ne prend en charge que les accidentés et les malades graves. « Qui se charge du tri », l’interrogeons-nous ? Il eut un haussement d’épaules qui en dit long. A noter que la polyclinique et les urgences sont desservies par une même entrée, malgré l’existence d’une autre voie d’accès à la polyclinique et que les malades, devant se rendre à ce service, doivent transiter par le hall des urgences, ce qui en rajoute à l’anarchie. Plus loin, notre interlocuteur affirme que les « services périphériques », entendre par là les centres de santé implantés dans d’autres communes en dehors du chef-lieu de la daïra, n’arrivent pas à répondre à toutes les demandes des patients de leurs circonscriptions respectives, d’où cette affluence record vers la polyclinique de M’Chedallah, prenant comme exemple la présence dans les salles d’attente de malades venus des autres communes, un autre fait qui explique ce rush sur ce service est le fait qu’il est le seul au niveau de la daïra équipé d’un laboratoire d’analyses médicales.
En attendant la mise en place d’un mécanisme capable de désengorger ce service et de réduire la pression, bien des malades seront ballottés entre service des urgences et polyclinique, sans qu’on tranche sur leur cas et définir qui va les prendre en charge, en dehors des accidentés et autres malades graves, « quels sont les cas urgents et ceux qui ne le sont pas ? Toute la question est là ». Notons cependant, pour être honnête, qu’il nous a été donné de constater, à plusieurs reprises, qu’après 20 h et la fermeture de la polyclinique, tous les malades qui se présentent aux urgences sont pris en charge.
Oulaid Soualah