BéjaÏa : Des comportements d’achats plus rationnels

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Il est bizarre ce Ramadhan 2011. Il n’y a pas de chaînes de clients chez les commerçants, qu’ils soient boulangers, bouchers ou vendeurs de zlabia, de diouls ou de poulets.

Les consommateurs ont enfin compris que les achats anarchiques ne peuvent que nuire à leur santé d’un côté et à leur portefeuille de l’autre.  » Le marché est mort aujourd’hui. Nous avons affiché le poulet à 270 dinars le kilogramme ce matin et vous voyez de vos propres yeux que deux heures plus tard, proposé à 230 dinars, les gens ne veulent toujours pas l’acheter « .

Ce constat d’un revendeur de poulets dans le marché hebdomadaire de la commune d’Aokas, réputé pour être l’un des plus chers de la région, résume à lui seul la modération dans les achats des consommateurs et les difficultés rencontrées par les commerçants habitués au gain facile notamment durant le mois de Ramadhan, dit de piété et assurément de pitié. Ce n’est certainement pas le cas pour l’ensemble des wilayas du pays ni même des communes de la région. Il semblerait que du côté de la wilaya de Tizi Ouzou, de l’algérois, de M’chedellah à Bouira et de certaines contrées de la vallée de la Soummam , les prix continuent à flamber en ce mois sacré de tous les sacrifices.

A Béjaia et sa côte Est, contrairement aux années précédentes, ce mois de Ramadhan est différent de par sa clémence en matière de prix des légumes particulièrement. De ce côté-là la mercuriale a tendance à se stabiliser. La pomme de terre vendue au début de l’été entre 25 et 35 dinars le kilogramme est toujours proposée à ce prix, de même pour l’oignon dont le prix du kilogramme se maintient entre 20 et 30 dinars et les carottes dont les prix affichés oscillent entre 40 et 50 dinars. Outre ces aliments de base dont les prix sont abordables, d’autres légumes très prisés en cette période de l’année, notamment quand elle est associée à celle de ramadhan, gardent les pieds sur terre. Le poivron est vendu entre 50 et 70 dinars presque au même prix que la tomate malgré que cette dernière le surplombe de quelques dinars à chaque fois. Cette stabilité des prix est à mettre probablement sur le compte de l’attitude adoptée par les consommateurs qui consiste à limiter les achats aux seuls produits indispensables. Oui pour les légumes, ça a porté ses fruits mais pas pour les…. fruits dont les prix pratiqués sont exorbitants. La pastèque proposée à 20 dinars le kilogramme au début de l’été a repris son ascension pour se fixer en ce ramadhan à 40 dinars, de même pour le melon dont le prix oscille entre 60 et 100 dinars, selon la qualité du produit et l’objectif financier du revendeur. Les raisins qu’ils soient noirs ou blancs, il n y a pas de racisme chez nos commerçants, les prix sont les mêmes, ça va de 130 à 180 dinars le kilo. La pomme et la poire d’importation sont leaders dans le domaine avec une moyenne de 200 dinars le kilogramme.

Si le poulet se maintient à un prix raisonnable pour la période, il n’en est pas de même pour les autres viandes notamment l’autre viande blanche, la dinde, dont l’augmentation a dépassé tout entendement. De 500 dinars le kilogramme, l’escalope est vendue à 850 dinars. Les autres viandes rouges ont aussi augmenté en ce mois sacré. La viande bovine continue son ascension fulgurante en passant d’un maximum de 800 dinars le kilogramme à une fourchette allant de 850 à 1000 dinars, se faisant accompagner par la viande ovine qui la talonne de près, proposée entre 700 et 850 dinars et enfin la viande de chevreau qui pointe à 600 dinars le kilogramme dont l’augmentation en ce mois de ramadhan est insignifiante. Ces augmentations laissent supposer que la demande dépasse l’offre chez les bouchers. Eh bien non !  » Le ramadhan de cette année est exceptionnel. Les clients se limitent à 200 dinars de viande hachée et à un kilo de viande par semaine en moyenne  » lâchera un boucher du chef-lieu de wilaya dont l’expérience dans le métier dépasse les deux décennies. Heureusement pour les pères de famille que la sardine est à leur portée avec une baisse très importante de son prix de vente, passant des 300 dinars du mois dernier à 100 dinars de cette première semaine de ramadhan. Uniquement la sardine a fait des concessions car les autres poissons sont toujours affichés à des prix très forts, à l’image de l’espadon qui a atteint les 1500 dinars le kilogramme. Ce qu’il y a lieu de relever grosso modo, c’est que les prix se stabilisent dans leur ensemble, ce qui fait que les consommateurs s’attendent à d’autres baisses dans les jours à venir.

A. Gana

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