Le village Ighrem, agglomération secondaire de la commune d’Ahnif, à 30km à l’est de la wilaya de Bouira a, de par son emplacement géographique, l’avantage d’être connu de tous les usagers de la RN°5, dont la circulation automobile très dense le rend visible à tous les regards des passagers, y compris ceux de nos responsables. Mais combien même prés des yeux de ces derniers, il ne semble pas être prés de leur cœur, nous dit un jeune du village, exaspéré par la situation de ce «camp de concentration», qui peine à sortir de l’isolement et du délaissement. Outre les différents problèmes de foncier qui empêchent son extension et sa modernisation sur le plan urbanistique et de la construction, sa population est isolée du monde du fait de l’absence de téléphone et d’Internet, alors que la fibre optique traverse le village. Dans les conditions qui sont les leurs, ses jeunes ne peuvent que se rabattre sur la seule possibilité qui s’offre à eux : aller surfer dans les cybers de la ville de M’Chedallah, du chef-lieu de wilaya et de la commune d’El Adjiba. Depuis la disparition, pour cause de vol de câble, de la ligne aérienne qui le relie à la poste d’El Adjiba, aucune opération de branchement ne pointe à l’horizon, surtout que les services d’Algérie Télécom semblent découvrir les vertus de la rentabilité de l’investissement, en ayant peur de ne pas avoir des abonnements à même d’amortir ses frais. Par ailleurs, nous avons appris que les services d’Algérie Télécom, au cas même ou ils seraient disposés à envisager à partir d’El Adjiba une ligne enterrée, le concours de la commune pour l’ouverture de la tranchée sur 2 km serait sollicité .Ce qui ne semble pas au dessus de leurs moyens, pour peu que les autorités de tutelle s’y mettent par la coordination des efforts et des moyens, pour offrir cette commodité qui joue un rôle indispensable dans la vie quotidienne des citoyens, en leur permettant de communiquer avec le monde extérieur.
Mohand Meghellet