l Lors du deuxième Salon du livre et du multimédia amazighs qui s’est tenu à Bouira les 11,12 et 13 du mois en cours, de nombreux ouvrages en tamazight, français et arabe ont été exposés au public. Durant cette manifestation culturelle, le Haut-Commissariat à l’Amazighité en collaboration avec la Bibliothèque nationale n’ont pas lésiné sur les moyens et les efforts pour “réconcilier” le livre avec le lecteur. Des bibliobus ont sillonné plusieurs localités de la wilaya, et parfois même en compagnie de quelques auteurs. Cette activité a été marquée aussi par la programmation de communications ainsi que des tables rondes traitant la problématique de la production en tamazight. Durant cette rencontre, faut-il le rappeler, l’affluence n’a pas été telle qu’escomptée. Chose qui a quelque peu découragé certains auteurs, notamment ceux qui écrivent dans la langue de Mammeri, qui n’ont pas caché leur pessimisme, quant à voir un jour un livre en tamazight se vendre au moins comme une publication de recette de cuisine. Et c’est par rapport à ce phénomène que Hamid Oubagha a présenté une communication dans laquelle il a énuméré un certain nombre de difficultés auxquelles fait face le livre amazigh : “La production en tamazight progresse à pas d’escargot, non pas en raison d’un déficit intellectuel mais la demande n’est pas aussi importante comme le pensent d’autres. Même la considération militantiste qui consiste à acheter un livre pour le promouvoir fait défaut”.Plus loin dans son intervention, l’orateur a évoqué le volet financier qui, dit-il, ne permet pas, d’abord à l’auteur de l’éditer à son compte, puis au lecteur particulièrement les scolarisés qui suivent des cours dans cette langue de le payer. Enfin, faute de consciences éveillées investissent dans ce créneau de production à même de mettre le livre à la portée du lecteur, la publication en tamazight risque de régresser voire disparaître des étals.
M. Smaïl