Grand regroupement des anciens du MCB

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Une rencontre inédite dans les rangs du Mouvement culturel berbère (MCB) se tiendra aujourd’hui et demain à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a confié hier l’universitaire et militant Said Chemakh.

Cette rencontre de deux journées sera animée par Djamel Zenati, Arab Aknine, Ali Brahimi, Mouloud Lounaouci, Said Chemakh et plusieurs autres figures ayant milité dans les rangs du MCB avant, pendant et après la période de clandestinité. L’idée d’organiser un grand colloque avec la participation de militants de la cause berbère et des droits de l’Homme a germé simplement après une discussion sérieuse à ce sujet entre Said Chemakh et Mouloud Lounaouci qui, pour rappel, a fait partie des vingt-quatre détenus des événements du printemps berbère d’avril 1980.

Les deux hommes se sont, donc, vite accordés sur la nécessité de faire un bilan global de toutes les étapes ayant émaillé le long combat pour tamazight et en faveur des droits de l’Homme en Algérie, et ce, depuis que Laimèche Ali avait été le premier à évoquer la question identitaire dans les rangs du Parti du Peuple Algérien (PPA-MTLD). Durant ces deux journées, précise Said Chemakh, une série de conférences-témoignages seront données par les acteurs du mouvement berbère et du combat pour les droits de l’Homme en Algérie.

Ces derniers aborderont la crise appelée communément «anti-berbériste» de 1949 puis le soulèvement du FFS en 1963, l’affaire des poseurs de bombes en 1976, puis bien sûr le printemps berbère de 1980. Bien entendu, le printemps berbère de 1980 aura la part du lion des communications compte tenu de l’importance que revêt cet épisode déterminant du combat identitaire. Dans ce sillage, Said Chemakh animera une conférence sur le séminaire du Mouvement culturel berbère de Yakouren en 1980.

Un séminaire qui avait permis d’inscrire le combat identitaire dans un cadre plus large, incluant les droits de l’homme, les droits de la femme, la démocratie et la liberté d’expression, entre autres. Après cette étape charnière du combat identitaire, il y a eu les événements de 1985 avec la lutte pacifique des enfants de Chouhada et la naissance de la première Ligue des droits de l’Homme. Des interventions à ce sujet seront à l’ordre du jour sans oublier trois autres épisodes ayant marqué l’Histoire de l’Algérie : les événements d’octobre 1988, la grève du cartable en Kabylie en 1994 et, enfin, les événements du printemps noir en 2001.

Ce colloque se scindera en trois volets. Il s’agit d’abord d’exposer et de revisiter tous les événements suscités, puis d’en faire le bilan et à l’aune de ces expériences, enclencher le débat sur les perspectives qui s’offrent à toutes les questions évoquées, dont principalement la question identitaire qui restera au centre des débats.

Aomar Mohellebi

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