Un ministère et une banque pour les TPE et start-up

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Le président de la République a pris, hier, plusieurs décisions en faveur de l’économie et de la protection du pouvoir d’achat des Algériens. La première sortie sur le terrain du nouveau chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, a eu lieu hier à Alger, pour inaugurer la 28e Foire de la production algérienne (FPA 2019). Une sortie durant laquelle le Président a saisi l’occasion, pour donner de nouvelles directives visant la protection du pouvoir d’achat des Algériens, mais surtout, des décisions qui ne manqueraient pas de créer de sérieuses occasions aux entrepreneurs pour se lancer.

Sur place, à la Safex, le président de la République a annoncé la création d’un ministère dédié aux start-up et à la micro-entreprise, ainsi que des incubateurs dans toutes les grandes villes du pays. Un projet qui a longtemps été évoqué sans jamais être concrétisé, au grand dam de milliers de jeunes diplômés cherchant à se lancer dans l’entrepreneuriat. «Nous allons créer le maximum d’incubateurs dans toutes les grandes villes du pays, qui seront parrainés par un ministère des Start-up et de la Micro-entreprise», a indiqué Abdelmadjid Tebboune.

Le Président a également annoncé la création d’une banque qui sera chargée de suivre et d’accompagner les jeunes porteurs de projets : «Cette banque de start-up sera un partenaire qui vous suivra et vous encouragera dans la concrétisation de vos projets», a précisé le chef de l’État devant un parterre de jeunes exposants au niveau de l’espace abritant les start-up. Tebboune ne s’est d’ailleurs pas privé d’échanger des propos avec des jeunes porteurs de projets, leur assurant que la composante de ce nouveau ministère comptera des jeunes. Si les deux annonces venaient à être suivies d’effets, il faut s’attendre à un réel catapultage de l’économie productive et des services devant l’accompagner.

L’avantage primaire est de mettre à la disposition des PME et complexes industriels existants une vraie toile de sous-traitance qui constitue, jusqu’à présent, le talon d’Achille des secteurs productifs algériens. Les femmes porteuses de projets ou celles déjà en activités ne sont pas ignorées par le chef de l’État qui leur promet «un soutien sincère de l’État» pour développer leurs activités : «Votre réussite est la nôtre, votre échec est le nôtre, prenez mes annonces comme une promesse de vous aider et vous accompagner», a-t-il encore déclaré. Et pour mieux booster l’économie, mais aussi faciliter le mouvement des personnes, Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture -ou la réouverture- de l’ensemble des aéroports implantés sur le territoire national.

«Les gens ont besoin de se déplacer vite et en toute sécurité, notamment les malades des régions trop éloignées des grandes villes où ils peuvent trouver les prestations de santé adéquates à leurs besoins», a noté le chef de l’État. Au sujet de la lutte contre le gaspillage, notamment de la devise utilisée dans les importations, le président de la République a insisté sur la rationalité des opérations d’importation qui devraient également être suivies d’actions de rationalisation des dépenses et de la consommation.

À ce titre, il a parlé notamment de l’urgence de remplacer le soja et le maïs importés comme intrants dans la fabrication des aliments de bétails par de l’orge produit localement, afin de rationnaliser les dépenses en devises destinées aux importations. Le Président a, à cet effet, ordonné de mettre en place les mécanismes et dispositions inhérentes à cette nouvelle stratégie, dans les trois prochains mois. Aussi, cette céréale, selon Tebboune, est produite en quantités suffisantes en Algérie, ce qui ne risque pas de créer des tensions sur le marché.

Comme il a évoqué, avec consternation, le phénomène du gaspillage du pain qui, dira-t-il, est une offense à l’économie du pays : «Il est inadmissible qu’on continue à importer en grandes quantités le blé destiné à la panification, alors qu’on continue à jeter le pain à la poubelle, c’est comme si on se mettait à brûler des dollars !», a-t-il regretté. La pomme de terre a également été évoquée par le chef de l’État pour qui, «il est désormais interdit de vendre la pomme de terre au-delà de 60 dinars le kilogramme», a-t-il averti, précisant qu’«il n’est pas correct de stocker de grandes quantités dans les chambres froides pour en importer en parallèle, cette pratique doit désormais cesser».

M. A. T.

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