Azeffoun, au doux bruit du ressac

Partager

Par Ali Boudjelil

Ceux qui ont eu à ouvrir la saison estivale savaient pertinemment qu’ils allaient concomitamment ouvrir une liste pour consigner tous les noms des êtres imprudents que la grande bleue aura engloutis pour satisfaire ses appétits gloutons. Ainsi donc, depuis juin, les vaillants soldats du feu et des grosses vagues de la Protection civile d’Azeffoun ont eu à intervenir plusieurs fois pour rendre à la vie en ramenant sur les rivages ensablés des dizaines d’estivants, des corps sans vie venus goûter aux plaisirs des plages.

Les éléments de ce corps ont eu aussi à venir à bout d’un peu trop d’incendies, œuvre de pyromanes ou d’inciviques, qui n’ont fort heureusement pas causé de pertes humaines. Mais si l’on convient que l’arbre est un être vivant, l’hécatombe est à déplorer. Vous auriez saisi que ce propos élude les chiffres, persuadé qu’un drame ne peut se fondre ou être noyé dans des statistiques.

Cependant, du côté des plages, les parasols et les tentes qui longent le littoral assistent les grappes de nageurs s’ébrouant dans les eaux tièdes qui font oublier les dernières scènes du film Titanic. Quant aux prix qu’imposent les parkingueurs et les propriétaires de ces «ustensiles » de plage, il y a lieu de dire qu’ils ont laissé des plaies et qu’ils ont déplumé les pauvres estivants qui ont bien sûr côtoyé nos riches «Eurofrères» qui ne sont pas trop regardants sur les frais que peuvent occasionner des vacances sur cette terre que le soleil chauffe à satiété. Pour l’animation artistique, l’on se réjouit que Mohamed Allaoua ait égayé son public et sa région natale.

L’esplanade du port d’Azeffoun a eu du mal à contenir les nombreuses familles et les nombreux fans venus écouter la voix pleine de sensibilité et d’électrodes entonner «Allo f triciti». Sinon, la fumée du poulet à la braise a bien fourvoyé l’air marin si elle ne l’a pas un peu trop noyé. Du côté de la sûreté urbaine, force est de reconnaître que là aussi des efforts énormes ont été consentis pour mettre au diapason tous ces concerts de voitures qui emplissent les rues d’une ville construite pour ne contenir que ses natifs. Erreur de projection sur l’avenir d’une région qui n’aura pas eu la clairvoyance d’ouvrir les yeux devant cette Algérie qui change et qui prospère.

L’avenue Omar Yacef a bien souvent été le théâtre de bien de scènes affligeantes, et n’était-ce la vigilance des agents de l’ordre public, des altercations et des écarts de langage aux conséquences imprévisibles auront terni le ressac. Des PV et des retraits de permis ont été établis et ont bien éclaboussé le séjour de quelques imprudents, pour que le code de la route et les règles de bonne conduite soient respectés. C’est fini la mer, c’est fini la plage, le sable bêle comme des moutons…(Ferré)

A. B.

Partager