Charité ostentatoire basta !

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Par S Ait Hamouda

L’ostentation dans la charité est ridicule, idiote et humiliante. Les restos du cœur, les «Meidat errahma» et tutti quanti se distinguent par leur opportunisme, leur orgueil mal placé, leurs charités à la m’as-tu vu me voilà. Tout le reste de l’année, c’est le silence, comme s’il n’y avait pas ceux qui n’ont rien à se mettre dans le ventre. Le Ramadhan arrive et tout le monde en profite pour mettre quelques sous, quelques repas, quelques tables dans l’escarcelle ostentatoire de la pauvreté ambiante. Cela peut se justifier, à la rigueur, se ça faisait dans le silence, l’humilité, et la discrétion. Mais comment, se peut-il, lorsque personne ne sait ni d’où lui vient, ni son origine, ni le donateur de cette manne conjoncturelle.

Charité bien ordonnée commence par soi-même, et au-delà, elle doit rendre grâce aux charitables. «Charité hypocrite qui donne six sous pour avoir vingt francs de gratitude» disait Jules Renard et il a bien raison. Ils ont donné peu, puis reçu beaucoup, ils ont fait semblant d’être charitables mais pour gagner des tonnes de remerciements des récipiendaires reconnaissants.

Ce que comprend, pas nécessairement le pauvre, celui qui reçoit le repas, qu’il soit SDF ou passager, parfaitement. L’heure des philanthropes d’occasions à l’occasion du Ramadhan tape toujours au bon moment, et accessoirement lorsque vient l’instant d’être prodigue et qu’on a les moyens de sa politique. Nul besoin d’avoir beaucoup d’argent pour ce faire, il suffit d’avoir le strict minimum pour faire face au besoin immédiat des demandeurs, puis il y a des volontaires, un peu trop veillant au bien d’autrui qui pourront te prêter main forte et l’affaire est dans le sac.

L’affaire, dans le sens plein du terme, parce que s’en est une, que vous soyez affairiste d’occasion ou professionnel, l’essentiel n’est-il pas dans le caritatif qui rapporte ? Quoiqu’il faille se le tenir pour dit, il va sans trop de verbiages que ce comportement, faire étalage de sa bonté lorsqu’il s’agit de venir en aide à celui qui est dans le besoin, n’a jamais figuré dans la norme des valeurs de l’Algérien. Mais qu’à cela ne tienne, l’ostentation dans le don est relative à la sécheresse du cœur.

S. A. H.

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