Célébrations et commémorations en kabylie

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Le 1er Novembre est loin d’être une quelconque date pour passer inaperçu en Kabylie. Une région qui a tant donné pour l’indépendance et qui reste fidèle à son histoire. En effet, le 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération a été célébré un peu partout à Tizi Ouzou et ailleurs.

Draâ El Mizan

Inauguration de la plaque du Chahid Belaouche Mohamed

La célébration du 57° anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale a été commémorée comme il se doit à Draâ El Mizan. En plus du dépôt des gerbes de fleurs dans tous les carrés des martyrs de la région, il y a eu un grand événement auquel ont participé les enfants de Chahid, les moudjahidine de la région, les élus locaux, le chef de daïra et de nombreux citoyens, à l’entrée du lotissement baptisé au nom du commandant Belaouche Mohamed, dit Si Mouh Oulhadj. En effet, l’association Tadukli dudit lotissement a pris une initiative louable à plus d’un titre. Une grande plaque portant le nom du ce valeureux combattant a été placée à l’entrée de cette cité sur laquelle on peut lire en arabe, en français et en tamazight : Lotissement commandant Belaouche Mohamed. C’est vers dix heures trente qu’à eu lieu cette inauguration. Ainsi, c’est la fille unique du commandant Si Mouh Oulhadj qui a eu l’honneur de découvrir la photo de son père qu’elle n’avait jamais connu, suivi de Kassaman chanté en choeur aussi bien par les scouts que par tous les présents. « Tahia El Djazair, que vive l’Algérie », telles sont les paroles de la fille du Chahid, toute en larmes. Le président de l’association, M. Ouicher Brahim, a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette initiative qui a germé au sein d’un groupe de jeunes de leur cité. « Nous remercions les autorités locales pour leur contribution et tous les jeunes de notre cité », ajouta-t-il avant de céder la parole au maire et à d’autres intervenants. Belaouche Mohamed, dit Si Mouh Oulhadj, est né le 14 décembre 1929, à Tafoughalt dans le douar de M’Kira. Alors qu’il était enfant, son père l’inscrivit dans l’école coranique de son village où il apprit non seulement plusieurs versets du Saint Coran, mais aussi la langue arabe. Dès son jeune âge, il commença à côtoyer les animateurs du mouvement national. Avec d’autres camarades du village, en l’occurence Djebar Lounès, Meddour Rabah, Boubeghla Si Djemaâ, Salemkour Djemaâ et bien d’autres, il fit ses premiers pas dans le Parti du Peuple Algérien (PPA) de Messali El Hadj. Tout en grandissant, il se forgea en politique et la verve de passer à la guerre grandit en lui. Bien qu’il eût été commerçant et propriétaire terrien, rien ne valait à ses yeux la prise des armes pour lutter pour la libération de son pays. Dans la nuit du trente et un octobre au premier novembre 1954, il partit en compagnie de plusieurs autres militants à la Mitidja où ils attaquèrent les biens des colons. Il signa alors son premier acte, avant de vivre dans les maquis de la région. Etant très courageux, il gravit des échelons pour avoir le grade de lieutenant. Il participa en tant que responsable à toutes les batailles et embuscades dans sa région relevant de la wilaya 3.  » Lors de l’embuscade d’Ichoukrène près de Draâ El Mizan, sous le commandement de Akli Hamraoui, le chef de notre compagnie, le premier à tirer était Belaouche Mohamed avec son pistolet ; malgré sa blessure au bras, il tint à être de la partie », a témoigné Aâmi Rabah Bendif, un autre valeureux moudjahid. Et de donner ce détail important : le matin avant de partir pour creuser les tranchées et attaquer les camions qui ravitaillaient la caserne de ce village, Si Mouh Oulhadj leur dit : «Vous n’aurez pas du fromage, mais vous obtiendrez par contre du camembert des camions militaires. Les tranchées seront vos tombes ou votre victoire». Cette embuscade se solda par la mort de quinze militaires dans le corps de l’armée française. En juillet 1958, il seconda en tant que lieutenant, le capitaine Ali Bennour avec d’autres comme Oudni Omar dit Si Mouh Nachid et Bouiri Boualem dit Si Youcef. Il continua son chemin aux côtés de tous ces responsables. Après la mort du commandant Ali Bennour, le 21 octobre 1959, Si Mouh Oulhadj allait se rendre à la wilaya 4 historique, mais lui et ses compagnons tombèrent dans un traquenard que leur avaient préparé les militaires, le vingt quatre octobre 1960, à Tazrout Nézlioua. Selon des témoignages concordants, c’est au cours de cette bataille qu’il tomba au champ d’honneur avec d’autres combattants, à quinze heures. Avant de mourir, il eut le temps quand même de prononcer la Chahada et de dire « vive l’Algérie ». Le commandant Si Mouh Oulhadj laissa derrière lui une veuve et une seule fille. Cette page d’histoire ne relate pas tout le parcours de ce grand patriote qui n’avait dans son coeur que de voir l’Algérie libre et indépendante, car il est très difficile de cerner le portrait de Belaouche Mohamed de façon très brève. Au terme de cette cérémonie, un cadeau recouvert du drapeau algérien a été remis à sa fille, avant qu’une collation ne soit offerte aux invités au niveau de l’annexe ses Frères Harchaoui.

Amar Ouramdane

Beni Douala – Ouadhias

Commémorations et inaugurations

Plusieurs localités du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou étaient au rendez-vous, depuis la première heure, pour commémorer le 57é anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Plusieurs manifestations, sportives et culturelles, ont été programmées. A Beni Douala, le double chef-lieu de daïra et de commune, les autorités locales, la famille révolutionnaire, les comites des villages, les représentants de la fédération de France se sont regroupés, à minuit, au carré des martyrs du chef-lieu pour la levée des couleurs sous l’intonation de l’hymne national. Quant à la journée du 1er Novembre, une grande gerbe de fleur a été déposée au monument, une minute de silence observée et la Fatiha lue, en présence du chef de daïra, du P/APC, des membres de l’ONM et des comites de villages. Ensuite, plusieurs points ont été visités par les responsables locaux, dont le premier fut la crèche communale, érigée à proximité de la polyclinique construite dans le cadre du FCCL. Des prises de parole des responsables ont eu lieu en cette occasion. «C’est un devoir, pour chacun de nous, que de rendre hommage à ces Chouhadas qui ont sacrifié leur sang et leur vie pour qu’on puisse vivre dans la dignité et la liberté». Pour le chef de daïra, cette journée doit être enracinée dans la mémoire de tous les algériens car, pour lui, « cette journée a marqué l’histoire et a bouleversé le colonialisme français et les puissances occidentales. Les infrastructures que nous sommes entrain d’inaugurer, ne seraient pas là si l’événement que nous célébrons n’avait pas eu lieu». Le deuxième point que les responsables ont inauguré est la salle de soins (R+1) au village de Tamaghoucht, accordée à la commune dans le cadre du PCD. Dans le même sillage, la maison de jeunes da la commune de Beni Douala, en collaboration avec l’association sportive n’Ath Douala, ont organisé un tournoi de football au stade communal des frères Kloul pour les petites catégories (garçons et filles). Il y a lieu de signaler que les autres communes de la daïra ont vu, comme à l’accoutumée, des dépôts de gerbes de fleurs pour chaque monument. Dans la daïra de Ouadhias, l’événement n’est pas passé inaperçu puisque plusieurs activités culturelles ont été organisées. La troupe de la chorale de la maison des jeunes a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs au monument au chef-lieu de daïra. En outre, la maison de jeune, en collaboration avec l’ONM, a organisé une exposition photos des Chouhada. Dans la commune d’Ait Bouaddou, les élus locaux, en présence des comites des villages, de la société civile et de la famille révolutionnaire, a procédé à l’inauguration de la maison de jeunes d’Aït Djema. Au village d’Ighil Imoula, le village historique où la déclaration du 1er Novembre fut tirée et ronéotée, des gerbes de fleurs ont été déposées au carré des martyrs et au village.

Mouloud Zerbout

Aït Aïssa Mimoun

Une stèle dédiée aux Chouhada inaugurée…

La commune d’Aït Aïssa Mimoun et la section locale de l’ONM ont tenu cette fois-ci à être au rendez-vous de la célébration de la journée de déclenchement de la guerre de libération nationale. « L’inauguration d’une stèle de Chouhada », portant les noms des neuf Chahid tombés le 29 mai 1959 dans « une bataille contre l’armée française qui a duré presque dix heures de temps », raconte un ancien maquisard, était au menu des festivités retenues pour la journée. Les activités ont commencé très tôt. Dès huit heures du matin, un rassemblement a été tenu au siège de l’APC, en présence d’une masse populaire importante, avant que tout le monde ne se dirige au carré des martyrs du chef-lieu de la commune pour une cérémonie de recueillement et de dépôt de gerbe de fleurs, avec une levée des couleurs nationales et la lecture de la Fatiha. Les présents se sont, ensuite dirigés vers la stèle de Chouhada, sise à Timely, lieu du massacre, pour l’accueil des invités et des délégations, et aussi pour l’inauguration de la stèle par le chef de la daïra de Ouaguenoun et le président de l’ONM, en présence de plusieurs anciens Moudjahiddines qui ont donné des témoignages sur l’événement. Enfin, une Waâda a été organisée en l’honneur des invités.

Adaoun Hakim

…A Aït Yahia aussi

A l’occasion du 57e anniversaire du 1er novembre 1954, date du déclenchement de la guerre de libération nationale, le comité du village d’Igouffaf, en collaboration avec l’APC d’Aït Yahia, de l’ONM et de l’ONEC, a procédé à l’inauguration d’une stèle dédiée aux martyrs du village d’Igouffaf. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités locales, d’anciens maquisards, d’invités ainsi que de la population locale, qui ont eu le loisir de visiter l’exposition de photos retraçant la vie des maquisards. Ensuit, on a procédé à l’inauguration de la stèle, érigée à l’entrée du village, sur une crête. Après cette inauguration, il y a eu une prise de parole d’un représentant du comite du village qui a salué les invités ainsi que les anciens maquisards de la région. Un déjeuner a été offert aux invités d’Igouffaf, consistant en un couscous traditionnel, et ceci dans une ambiance conviviale. Par ailleurs, le comité d’organisation a programmé pour l’après-midi, une projection sur la guerre de libération, ceci pour permettre à la nouvelle génération de mieux s’imprégner des valeurs de cette révolution .Tandis qu’une animation culturelle était attendue, le soir, pour continuer la fête au village. Il est utile de sig naler que le village d’Igouffaf a été pendant la guerre de libération, le bastion des Moudjahiddines, vu son relief et sa position géographique.

Slimane. B.A.

Iferhounène

Un riche programme au menu

Dans le cadre de la célébration du jour du déclenchement de la révolution, l’APC d’Iferhounène, en collaboration avec l’organisation des fils de Chouhada de la même commune, ont concocté un riche programme d’animation et d’activités culturelles. L’après-midi d’avant-hier a été marqué par la présentation d’un film documentaire sur la guerre de libération, suivie d’un témoignage de quelques anciens maquisards de la région, et ce au niveau de l’école primaire du chef-lieu. A minuit, il y eut des salves de coup de feu à la stèle des martyrs au niveau d’Ait Hamou. Quant à la journée d’hier, il y a eu des dépôts de gerbes de fleurs et des prises de parole faites par les autorités locales et d’anciens moudjahidine. « C’est un devoir moral, pour nous, que de rendre hommage et de célébrer les héros de la guerre de libération, qui ont permis à plusieurs générations de vivre dans le dignité », dira un élu de l’APC. De l’autre coté des membres de la famille révolutionnaire ont, dans leur unanimité félicité les organisateurs qui ont honoré les martyrs. Les organisateurs ont prévu, en guise des festivités, un cross pour les jeunes de la municipalité. Pour clôturer les manifestations, l’assistance a été conviée à une petite collation.

Samer Salem

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