Rahim, l’un des meilleurs chanteurs kabyles, nous a quittés il y a deux ans, soit le 13 février 2010.
Né en 1963 à Aït Aissa mimoun (Tizi-Ouzou) la mort l’a happé à l’âge de 47 ans causant ainsi une immense perte a la culture algérienne. Sa brillante carrière artistique, Il l’a débutée en 1974 alors qu’il était encore jeune écolier de 11ans et ce, grâce a son oncle qui lui avait fait don de sa guitare en plastic. Ses parents l’ont encouragé à allier les études et la musique. Il n’a pas mis longtemps pour faire une percée dans la chanson et beaucoup le prédestinaient à une carrière artistique prometteuse lorsqu’il composa en 1979 sa première chanson intitulée Ta3koumts (le fardeau). Trois ans après, voulant monter de plein pied sur la scène musicale, il tentera d’éditer en 1982 sa première cassette, Malheureusement, l’enregistrement étant de mauvaise qualité il l’abandonnera. Cette K7 de 6 chansons dont le titre Lsas (les fondations) ne sortira donc qu’en 1984 en France, deux mois après son arrivée dans ce pays où il fut accueilli par son ancien ami et chanteur Fahim Md Saïd qui l’a beaucoup aidé d’ailleurs. Commence alors pour ce chanteur à la voix douce et suave un enchaînement de sorties d’albums dont le dernier Ayakal sortira en 2005. Le plein succès il l’a eu avec la chanson Ya adhaminigh (viens que je te dise), titre d’une K7 éditée en 1995 en France. Cette chanson d’une thématique traitant à la fois du social et d’amour place le chanteur sur le piédestal de la chanson algérienne et le fait connaître à travers le monde. Chanté en duo avec la chanteuse Yasmina, cette chanson a connu un succès énorme.
Profondément touché par la disparition tragique de son collègue, Yasmina rendra un grand hommage digne de ce nom à Rahim en interprétant l’une de ses compositions musicales dans la chanson intitulée «Yemma Hnini» ou elle prie Dieu de lui accorder une place dans son vaste paradis. D’une durée de 10 minutes, Yasmina a décrit avec force que le chanteur qui est une grande perte pour la famille artistique et sa famille, un chanteur qui chantait l’amour dans toutes ses formes et aimait sa patrie. Feu Rahim grâce a sa voix douce et mélodieuse, son abnégation et son dévouement pour la chanson, a su prendre des ailes jusqu’à inscrire son nom dans l’échiquier des grands chanteurs kabyles.
Il quitte précocement ce monde. Ses milliers de fans garderont de lui son image et ses chansons.
L. Beddar