Hommage à la femme rurale

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Ce jeune comédien et réalisateur de 24 printemps seulement, originaire du village d’Aït Abdelmoumène, vient de peaufiner son court métrage intitulé « Entre tes mains ». Sehaki Kamal, dira en parlant de son nouveau film : « Ce court métrage est dédié à la femme rurale qui à travers les siècles a pu montrer ses innombrables capacités physiques et intellectuelles. Le film met en avant toutes ces qualités. C’est l’histoire d’une femme surprise par un homme dans la fontaine publique du village. Sachant que dans le temps, les fontaines étaient exclusivement réservées aux femmes, celle-ci menace l’homme de le tuer pour enfin le ressusciter. Celui-ci ne prit pas ses menaces au sérieux. Elle se précipita alors sur lui, le poussa dans la fontaine, puis se mit à crier. Des hommes du village accoururent et trouvèrent l’homme dans l’eau de la fontaine. Ils voulurent le tuer. C’est alors que la femme leur apprit qu’il ne lui a rien fait et qu’elle l’avait trouvé en train de se noyer. Elle le sauva ainsi d’une mort certaine. Une histoire puisée du patrimoine local et à laquelle le réalisateur a donné une seconde vie avec un riche scénario et des images vivantes tournées en Kabylie. Avec ce court métrage Kamel entend participer au festival du film Amazigh qui se tiendra en mars prochain à la maison de la culture Mouloud Mammeri. A signaler également que le réalisateur s’est inscrit pour participera au prestigieux festival de Canne. « Pour le moment, je suis inscrit pour participer à la sélection. Il est très difficile d’obtenir le feu vert du jury. Mais si c‘est le cas cela m’ouvrira grand les portes du cinéma », nous confiera-t-il. L’acteur réalisateur a entamé sa jeune carrière de comédien à l’école, puisqu’on faisait appel à lui pour animer les fêtes de fin d’année. « Mon premier vrai rôle de comédien remonte à 1999 à Fréha, je me souviens encore du titre de la pièce que nous avons jouée devant un grand public. C’était ‘’Ma vie a pris une mauvaise tournure’’. Depuis je n’ai cessé de travailler, notamment au sein de l’association Mourad Terbouche », dira-t-il. Son premier rôle cinématographique fut sa participation au film « Tifukal » du réalisateur Rabah Belabel. Il joua également dans le film «  Marathon au village » du même réalisateur. Ces deux rôles lui ont donné l’envie de faire du cinéma et de se lancer dans la réalisation. Avec son premier film intitulé ‘’Dessin d’enfant’’, il a participé au festival du film Amazigh en 2012 à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il a également participé au festival de Bechar durant la même année. Ce sont là des occasions qu’il a mises à profit pour suivre des stages de formation dans une école spécialisée. Il a encore un autre film fin prêt intitulé ‘’Fahem et Lamara’’ toujours d’expression amazighe. Il est d’ailleurs à la recherche d’un producteur pour le mettre sur le marché. Concernant les moyens, le jeune réalisateur nous confiera : « Nous travaillons avec les moyens de bord, généralement c’est la débrouille. Les acteurs sont souvent des amateurs qui ne travaillent que pour le plaisir de jouer et de contribuer à l’enrichissement du cinéma d’expression amazighe. Mes remerciements vont à notre école de formation qui met son peu de moyens à notre disposition. Chapeau bas aussi à la Dépêche de Kabylie pour son travail de proximité qui nous donne toujours la chance et l’occasion de nous exprimer »          

Hocine T

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