Boualem Kara revient avec Tejra Lehlou

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Boualem a trouvé dans la chanson sa raison de vivre, même si cette dernière ne le fait pas vivre. Tous ses poèmes sont en majorité des hymnes à l’amour et c’est ainsi que les premiers jalons sont posés, en 1987, date de la sortie de sa première K7 pour une carrière artistique des plus stimulantes. Enregistré au studio “Yugurten”, à Azazga et produit par “Soli Music”, le 8e album de Boualem Kara vient d’être mis sur le marché. Sa 1re K7, a été produite au temps où il était encore collégien. “La chanson, je la fais par passion”, dira-t-il. C’est ainsi qu’après sa première expérience, il se lançe et produit une K7 tous les trois ans. Boualem se fit connaître du public et entra dans la scène des artistes à la sortie de son 2e produit en 1988 ; sur cela, il nous confiera : “C’est suite à mon petit passage sur l’unique, c’était le 21 ou le 22 août, lors de la fête de l’Aïd tameqrant. Deux mois seulement après la sortie de cette K7, les gens ont découvert ce petit montagnard”. Le hasard a bien fait les choses, d’ailleurs, puisque cette K7 a été le tremplin pour ce jeune chanteur et que la chanson Zzin ireqqen d lfetta qui l’a lancé auprès du public, a été “composée comme toutes les outres dans les lieux où j’ai l’habitude de m’inspirer”, ajoutera Boualem qui ne s’attendait vraiment pas à ce que cette chanson obtienne un si grand succès. Le troisième album à son actif, sera enregistré en 1990. Deux ans plus tard, il décide de s’envoler et de s’installer sous des cieux plus cléments, en France ; mais pour lui, ce n’est pas la situation que vivait en ce temps-là le pays qui l’a fait fuir. “Je n’ai pas été contraint à quitter mon pays, mais je suis parti de mon plein gré, vu qu’en 1989, c’est là-bas que j’ai enregistré une K7 et j’avais entamé les démarches pour mon départ en 90. Je m’étais dit que je pouvais conjuguer la culture, la mienne, avec les droits et la liberté existants en France, pourquoi pas… ?”C’est ainsi qu’il s’installa dans l’Hexagone où il vit à ce jour, auprès de sa petite famille “sur laquelle je veille, comme aussi je pense à mon public”. Mais malgré cet éloignement de sa commune, Taourga, qui veut dire “fourmilière”, ces fourmillements le poussent justement à venir de temps à autres dans son pays et son village. “Ces dernières années, à chaque fois que je viens, je trouve que mon beau pays va mieux. Ce qui me fait plaisir, c’est que la situation de mon pays s’améliore de mieux en mieux”, dit-il. Quant à la situation de la chanson kabyle, et plus particulièrement la reprise qui se fait par certains auteurs, pour Boualem Kara, “c’est une aberration et un crime que de reprendre l’œuvre d’un artiste et se l’approprier sans même citer son vrai auteur”. Un autre problème surgit aussi ces dernières années, celui de la duplication et du piratage des CD et K7. Sur cela il ajoutera : “Ceci nuit non seulement à l’artiste, mais aussi aux producteurs, c’est à l’ONDA de s’occuper de cela en mettant des contrôleurs un peu partout, parce qu’il ne suffit pas à l’ONDA d’encaisser sur les timbres et autres et laisser faire. Ce problème de piratage existe même en France et ailleurs, mais en France, il y a la SACEM qui y veille, de même qu’un grand tapage médiatique est fait aussi sur ce fléau”. Pour revenir à cet album, son 8e qui a été mis sur le marché ces derniers jours, il est composé de “Azzin d la taille, Ifirlelles, A khali a khali, Tilemzit n 20, Tejra n lehlou et la dernière, Ttiaad”. L’espoir de Boualem Kara est que cet album plaise au public, car pour lui, “je sens que c’est un bon travail car j’ai beaucoup donné et peiné pour faire cet album”. Au passage et avant qu’il nous quitte, et prenne la direction de Azazga où il a fait trois clips chez “Imagic”, il nous dira : “Je suis très reconnaissant à Zedek Mouloud qui m’a fait passer en 1re partie dans un de ses galas, au temps où j’avais commencé la chanson, de même que ces dernières années et après leur lancement il faut rendre un grand hommage et remercier “la Dépêche de Kabylie” et BRTV qui font beaucoup de choses pour les artistes et les aident beaucoup”. Avec ce nouvel album, la chanson kabyle ne fera que s’enrichir et le public trouvera sûrement à son goût les arrangements et la musique bien travaillée. Bonne chance, Boualem.

M. A. B.

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