“Yennayer ou le symbolisme de Janus” réédité

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“Yennayer ou le symbolisme de Janus” de Saïd Bouterfa vient d’être réédité par Musk éditions. Cet ouvrage relate et explique les origines du rituel de la première journée du calendrier berbère coïncidant avec le 12 janvier de l’année grégorienne. “Héritage d’un passé séculaire, Yennayer, incontestablement d’origine païenne, était tout particulièrement célébré par les “paganus” ou paysans et ce, depuis la plus haute antiquité, en rotation avec les rites agraires, très pratiqués dans tout le pourtour méditerranéen”, lit-on dans l’introduction du livre. Pour l’auteur, on fait généralement remonter l’origine de Yennayer à la culture indo-européenne. Dans son analyse, Saïd Bouterfa relève que “des découvertes récentes concernant l’origine de ses rites nous inciteraient à penser que même l’origine étymologique du mot “yennayer” serait, contrairement à une opinion généralement admise, incontestablement d’origine romaine”.Ainsi, tout en signalant que la totalité des mois en langue amazighe sont d’origine romaine. D’ailleurs, estime-t-il, la majorité des calendriers sont pratiquement tous d’origine gréco-romaine. “Il furent, surtout à partir de la réforme de César dans toutes les provinces de l’empire, provinces qui englobaient le Proche et le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, et de nombreux pays du continent européen”. Dans le chapitre les portes du solstice, l’auteur rappelle que la parenté étymologique de Yennayer et de janvier, tout en faisant un lien de concordance linguistique avec un contenu sémantique. Cela dit, le premier mois de l’année, janvier, symbolise une réalité ayant trait à un capital végétal et festif en rapport avec le célébration du solistice d’hiver.Pour revenir à Janus, celui-ci était l’un des plus anciens dieux de Rome, qui était également surnommé Januarius qui signifie le portier puisqu’il s’agissait des dieux de transition et de passage auxquels le premier mois de l’an était consacré. Par ailleurs, évoquant les rites de Yennayer, l’auteur souligne que les rites varient quelque peu d’une région à l’autre d’Algérie. Pour illustrer, il citera comme exemple Jijel où les enfants s’amusent à faire rouler des galettes du haut des talus, tandis que d’autres enfants doivent les rattraper plus bas pour pouvoir les consommer. D’autres part, Yennayer consacrait le passage d’un cycle à un autre. Autrement dit, il était intimement lié au caractère agraire des sociétés maghrébines.

A.H.

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