Tôt dans la matinée d’hier, des habitants des villages Hellil et Tifaou, relevant de la commune d’Aït Yahia Moussa, sont allés fermer le portail du siège de la daïra de Draâ El-Mizan. Mais après négociation avec les responsables de l’administration, ils se sont contentés d’occuper l’entrée et de laisser l’accès libre aux usagers et aux fonctionnaires.
Les services ont ainsi pu fonctionner normalement. Sur les lieux, nous avons relevé les revendications exprimées par ces protestataires sur des banderoles et des affiches qu’ils brandissaient : «Hellil et Tifaou marginalisés», «Non à la hogra et à la marginalisation», «Ni route ni eau ni assainissement ni électricité», «Hellil et Tifaou en colère» pouvait-on y lire.
Si le secrétaire général (le chef de daïra étant en congé-maladie) a tenté de les raisonner, les villageois protestataires ont refusé tout dialogue, dénonçant «trop de promesses non tenues» : «Nous refusons de continuer à être bernés avec des promesses jamais tenues. Nous avons déjà discuté avec tous les responsables lors de notre réunion du 3 juin dernier. Tous les points ont été discutés mais pour le moment nous ne voyons rien venir. Que font les responsables de tous leurs engagements ?», s’est interrogé un représentant de Hellil.
Interrogé sur les problèmes soulevés, il nous a expliqué : «Nos deux villages sont complètement oubliés et marginalisés. Depuis deux ans, nous nous battons pour l’amélioration de notre cadre de vie. À chaque fois, aussi bien les responsables de notre APC que ceux de la daïra nous font miroiter des jours meilleurs, mais au bout du compte rien n’est fait. Et même si certains projets ont été lancés, ils n’ont jamais été menés à terme».
Un autre villageois dira : «Concernant par exemple la route qui traverse nos deux villages, elle est entièrement dégradée sur plus de six kilomètres. Nous attendons toujours sa prise en charge. Le réseau d’eau potable, qui a englouti un milliard de centimes, est actuellement entièrement détérioré. Quant à l’assainissement, une étude globale de tout le réseau a en principe été retenue, mais elle n’a toujours pas été lancée. C’est vous dire que nous n’avons bénéficié de presque rien». Un autre protestataire parlera lui d’électrification : «Beaucoup de foyers n’ont toujours pas d’électricité, depuis près de dix ans. Ce sont les habitations réalisées dans le cadre de l’aide à l’habitat rural», a-t-il expliqué.
Nos interlocuteurs affirment être décidés à maintenir la pression jusqu’à l’aboutissement effectif de leurs revendications. Ils exigent des «garanties des directeurs de wilaya et non de simples promesses». Du côté du secrétaire général de la daïra, les décisions consignées dans le P.V du 3 juin sont mises en application : «Les services ont effectué des sorties sur le terrain. Nous sommes très satisfaits du fait que le problème d’un point noir de l’assainissement a été résolu en partie parce qu’il constituait un danger pour la santé des habitants», nous a-t-il appris. Le chef de daïra de Tizi-Gheniff, qui assure l’intérim, a tenté de relancer le dialogue avec les protestataires, leur assurant que les décisions prises le 3 juin dernier seront mises en œuvre au fur et à mesure.
On a également appris que les directeurs de la DTP et de l’hydraulique allaient arriver d’un moment à un autre. Cependant, vers quinze heures, la réunion n’avait toujours pas eu lieu. Nous y reviendrons.
Amar Ouramdane