88% de suivi

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La grève, décrétée par les syndicats du secteur de l’éducation au niveau des établissements, a enregistré un taux de suivi de 88% à Tizi Ouzou, tous paliers confondus. Un chiffre avancé par les syndicalistes au moment où les estimations officielles font état de 32% de suivi.

La journée d’hier, choisie par les syndicats de l’éducation pour un début de gel dans les établissements scolaires à travers tout le territoire national, a été marquée par une adhésion bien remarquable des enseignants, ainsi que des fonctionnaires de l’éducation, au niveau de plusieurs localités et à travers les établissements scolaires de tous les paliers. Une grève qui ne serait, selon le même syndicat, que le début de la reprise de la contestation des enseignants, bien déterminés à faire valoir leurs revendications. A Tizi Ouzou, hier, de nombreux enseignants ont répondu à l’appel lancé par les syndicats autonomes et ont, ainsi, pris part au mouvement de grève. Pratiquement tous les établissements étaient paralysés et les élèves dispensés de cours, non seulement pour la journée d’hier, mais pour une durée indéterminée. La grève d’hier, de caractère illimité pour certains syndicats, et reconductible pour d’autres, a été suivie à près de 88%. C’est du moins ce qu’ont déclaré les syndicalistes qui ont suivi de près l’évolution de leur mouvement de protestation. Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, que nous avons réussi à joindre par téléphone, a déclaré que “le mouvement de grève a été largement suivi à Tizi Ouzou. Au niveau de nombreux établissements, nous avons enregistré un taux de suivi dépassant les 90% pour ce premier jour de grève”. Les chiffres officiels, émanant de la direction de l’éducation, font état, quant à eux, à près de 32% de suivi. Par ailleurs, les professeurs à travers les six syndicats, qui ont maintenu leur mot d’ordre de grève annoncée à partir d’hier, à savoir le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Syndicat autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Snapest), l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), le Conseil des lycées d’Alger (Cla) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), ont tenu à réitérer leur appel à la tutelle pour la prise en compte de leurs revendications et l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle. Ainsi, il est question notamment, de la révision du statut particulier de l’enseignant, d’une plus grande attention à l’égard du dossier de la retraite des travailleurs du secteur. Mais aussi, et surtout, de la gestion des fonds des œuvres sociales, un dossier sur lequel les syndicats autonomes réclament un droit de regard… Ce sont, entre autres, les principales revendications des grévistes.

Maâtkas : Large paralysie

Les différents établissements de la daïra de Maâtkas ont été largement perturbés par le mouvement de grève auquel ont appelé les syndicats autonomes (Cnapest, Unpef et le Cla). Lea deux lycées que compte la daïra de Maâtkas sont totalement paralysés. Les écoles primaires n’ont pas été épargnées par ce mouvement puisque le taux de suivi du débrayage est de 80%. Les collèges sont également perturbés et le taux d’adhésion au mouvement est de près de 60%. Le coordinateur de l’Unpef au niveau de la daïra en l’occurrence M. Mouzarin, que nous avons réussi à joindre indiquera : “La grève est une réussite totale. Les lycées sont totalement paralysés. Les collèges ont suivi à 60% et les établissements du primaire ont enregistré un taux de suivi de plus de 80%. Bien entendu, le mouvement connaîtra une adhésion plus large dans les jours à venir. Les écoles des villages reculés vont se joindre certainement au mouvement. L’information ne leur est pas encore parvenue correctement.” Signalons que les syndicats autonomes revendiquent l’augmentation de leurs primes et de leurs salaires. Le départ à la retraite après 25 ans de service et la participation à la gestion des œuvres sociales. Signalons également que les deux lycées de la daïra ont connu des mouvements de grève enclenchés cette fois, par les élèves. La contestation des recours introduits par les recalés, la restauration scolaire et bien d’autres revendications sont brandies par les lycéens. Un professeur que nous avons questionné à propos regrettera : “Le recours à la grève par les élèves tend à devenir une coutume. L’absence des parents est pour beaucoup dans cette affaire.” Concernant la grève des syndicats autonomes, le même interlocuteur ajoutera : “La grève est inévitable. Nos salaires sont trop maigres et le marché flambe. Nous n’arrivons pas à vivre décemment. Les quelques augmentations auxquelles nous avons eu droit ne sont que de la poudre aux yeux.” Rappelons que le ministre de l’Education a tenté de calmer les esprits en promettant des augmentations salariales, mais les syndicats ne l’ont pas entendu de cette oreille puisqu’ils ont décidé de maintenir le mouvement de grève. Un bras de fer qui risque de durer dans le temps et de compromettre la bonne scolarité des élèves !

Boghni : Forte adhésion dans les lycées et CEM

La grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes de l’éducation a été largement suivi, hier, dans les lycées et les CEM de la daïra de Boghni, notamment dans la commune de Bounouh où même les établissements du primaire se sont joints au mouvement de débrayage. Selon des renseignements recueillis auprès des autorités des quatre municipalités, l’arrêt de travail du corps enseignant dans le secondaire a été total, plus particulièrement pour le personnel titulaire affilié en majorité au Cnapest. Ainsi, les lycées Zamoum, le technicum Dahmani-Saïd et le lycée intercommunal d’Assi Youcef ont été totalement paralysés par la grève illimitée lancée pour revendiquer la revalorisation des salaires par l’application d’un nouveau régime indemnitaire après, rappelons les augmentations opérées mais sans susciter une grande satisfaction des enseignants. A signaler que dans ces lycées, les enseignants vacataires n’ont pas répondu favorablement au mot d’ordre de grève en raison de la précarité de leur statut au niveau de l’établissement employeur. Sinon, comme à l’accoutumée depuis maintenant plus de trois ans, les professeurs des lycées de la circonscription de Boghni ont toujours adhéré aux thèses des syndicats autonomes, ce qui n’est pas le cas dans les autres paliers de l’enseignement, du fait que la participation au mouvement de contestation varie d’une école à une autre et selon l’implantation de l’UGTA dans les écoles.

Dans la commune d’Assi Youssef, les établissements relevant de l’enseignement moyen ont tous pris part à la grève, à savoir les CEM d’Aït Hidja et de Tixraine où les enseignants ont signé leur engagement en faveur des revendications du Cnapest et de l’Unpef au même titre que les deux CEM de la commune de Bounouh, dont celui inauguré à l’occasion de la rentrée scolaire .

A Mechtras, la même situation a été vécue par les établissements du moyen, comme au chef-lieu de la commune de Boghni, fermés à cause de la forte adhésion du personnel enseignant qui s’est mis d’accord à l’occasion de réunions improvisées la veille et dans la matinée pour décider de leur soutien au débrayage. Les seuls établissements où la grève est partiellement suivie relèvent de l’enseignement primaire notamment, à Boghni, même si dans les zones rurales de la daïra un taux appréciable de grève nous a été signalé et en premier lieu à Assi Youcef et Bounouh.

T. Ch. H. T. et M. Haddadi

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