Le FFS et le FLN s’accusent mutuellement

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La démolition de l’ancien siège de l’APC de Draâ Ben Khedda, dans la nuit du 16 au 17 Avril derniers, continue de susciter les interrogations et la désapprobation de la population, alors que le FFS et le FLN continuent de se rejeter la responsabilité. Dans l’après-midi d’avant-hier, samedi 20 avril, les citoyens de Draâ Ben Khedda se sont encore insurgés contre cette démolition. Un mouvement de protestation a été organisé au centre-ville. L’axe principal a été coupé à l’aide de pneus incendiés et les engins activant sur le site de l’ex-mairie ont été empêchés de continuer les travaux. Sur les banderoles, accrochées aux murs, l’on pouvait lire : «  On veut un beau jardin ! », « Pas de police ici ! », ou encore : «  Nous ne voulons pas de sûreté urbaine ! Pas de police ! ». Les policiers anti-émeute ne sont néanmoins pas intervenus afin de ne pas envenimer la situation, quant aux engins, ils ont été évacués des lieux. Dans une déclaration, rendue publique au lendemain de la démolition, la section FFS de Draâ Ben Khedda, ainsi que l’ensemble des élus APW et APC ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de crime : « Nous dénonçons, avec vigueur, le crime commis durant la nuit du 16 au 17 avril, qui a consisté en la démolition d’un vestige historique, le siège de l’ex-mairie de Mirabeau, porteur de l’histoire de toute une région ». Pour le FFS, « le crime a été orchestré par le premier responsable de la commune, à l’insu de la population, de surcroît la veille d’une date tout aussi historique qu’est le 20 avril ». Les rédacteurs de la déclaration ajoutent, en direction du premier responsable de la commune : « Après la dilapidation du patrimoine foncier de Draâ Ben Khedda, c’est autour du patrimoine historique de subir la politique de la terre brûlée prônée par un élu, censé œuvrer pour la restauration et la préservation de ce patrimoine, comme ce fut le cas dans la commune de Tizi-Ouzou », (allusion faite à la restauration de l’ex-mairie de la ville des genêts transformée en Musée de la ville). La réponse de la Kasma FLN de Draâ Ben Khedda ne se fit pas attendre. Ainsi, les militants de ce parti, par la voix de leur chef de Kasma, n’ont pas été tendres envers leurs opposants. Dans une longue déclaration, les rédacteurs font un historique des évènements et de cette situation et des conséquences que tout le monde connaît. « … les propos tenus par la section FFS, qui veut se refaire une virginité nous interpelle. Qui était aux commandes de l’APC en Juin 2001, lorsque le siège de l’ex APC avait été brûlé sous le prétexte fallacieux qu’il s’agissait d’un cantonnement de la garde communale ? Qui a refusé de restaurer ce siège alors qu’une subvention de 5 441 000 DA avait été débloquée par les pouvoirs publics en 2001/2002 ? ». Les rédacteurs de la déclaration continueront en accusant le FFS de ne pas avoir essayé de sauver cet édifice, et d’avoir projeté de construire sur ce site un centre commercial et d’autres équipements, entre 2005 et 2012. Ils montreront également d’un doigt accusateur le maire sortant qui « a donné le coup de grâce, à un trimestre des élections de novembre 2012, en approuvant le choix de ce terrain pour la construction du siège d’une sûreté urbaine », et de préciser : « Juste après l’opération de nettoyage, la nouvelle APC /FLN s’est attelée à restaurer ce vestige, mais le mal était déjà programmé !». Ce mal fut « la mort d’une partie de l’âme de la ville… décidé par les responsables élus sur la liste FFS de Draâ Ben Khedda » Pour les citoyens que nous avons abordés, « il n’est pas question qu’une sûreté urbaine soit construite ici. Nous ferons tout pour empêcher ce projet. Le site doit être restitué comme bien communal et c’est à la commune d’en faire ce dont elle juge nécessaire et utile pour les citoyens».                            

Arous Touil

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