Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a effectué, hier, une visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou où il a eu à inspecter plusieurs projets de son secteur.
Accompagné d’une importante délégation, dont le wali, M. Bouazghi, le P/APW, M. Haroun, ainsi que plusieurs élus, le ministre s’est rendu, en premier lieu, au nouvel établissement hospitalier spécialisé en cardiologie pédiatrique sis à Draâ Ben Khedda. Un établissement de 80 lits qui devait être opérationnel au terme du 1er semestre de l’année dernière. Sur place, M. Boudiaf irrité dira : « Je vous donne un délai de trois mois au maximum. Une fois cette période écoulée, j’aimerai que cet établissement soit inauguré ». Il a ainsi demandé au DSP, ainsi qu’à son adjoint et aux chefs des services concernés de consulter le Pr Bourzeg pour ce qui reste à faire afin de débloquer la situation. Visiblement mécontent, le ministre de la Santé dira : « Ne me parlez plus de bureaucratie ! Parlez-moi des vrais problèmes qui bloquent ce projet et ne me donnez pas des détails que je connais déjà. Car, il faut savoir que je sais tout. Je suis au courant de tout ce qui se passe ». Il ajoutera : « Vous dites que le personnel est disponible, l’espace universitaire existe, alors un chef de service doit être nommé ici. Nous allons donc voir avec le ministère de l’Enseignement supérieur et nous procéderons à sa nomination. Nous sommes à la recherche d’espace pour permettre aux étudiants d’apprendre. En médecine, le docteur doit être au chevet du malade, s’il veut apprendre, et avec le nombre élevé de patients, il n y a plus assez d’espace. Mais la carte sanitaire est venue pour répondre à tous ces besoins ». Concernant le second projet qu’accueillera Draâ Ben Khedda, celui d’un centre anti-cancer de 140 lits, le premier responsable du secteur de la santé expliquera qu’il a réglé tous les problèmes qui bloquaient ce projet avec l’aide du wali. Il sommera, par ailleurs, le maître d’ouvrage de livrer le projet avant la fin de l’année en cours. « Je viendrai fin octobre pour l’inauguration et la mise en service du CAC », a-t-il dit. Le maître d’ouvrage, pour sa part, rétorquera : « Nous ne pourrons jamais livrer le projet avant juin ou juillet 2015 ». Mais le ministre insistera sur la livraison du projet en octobre 2014. Par la suite, la délégation s’est rendue à Oued Falli, où sera implanté le futur CHU de Tizi-Ouzou. Sur les lieux, un des responsables du projet précisera : « Nous avons également prévu la construction d’une clinique et d’un complexe mère-enfant à côté du futur CHU. De plus, nous avons réservé un terrain de 5,4 hectares pour la construction, plus tard, d’une faculté de médecine. Le projet n’est pas encore inscrit, mais il le sera à l’avenir ». Sur instruction du Premier ministre, M. Boudiaf sommera les responsables du projet de débuter les travaux au plus tard à la fin du mois en cours ou en début février. Le ministre de la Santé a poursuivi sa visite en se rendant à Tigzirt, où il a inauguré le nouvel hôpital de la localité. Sur place, certains ont soulevé plusieurs problèmes liés à cette structure de la santé notamment l’absence d’ascenseurs et de monte-charges, et d’équipements comme l’IRM et le scanner. Le ministre leur a promis de leur fournir les équipements manquants dans un délai d’un mois.
L’hommage du ministre au personnel du CHU Nedir Mohamed
M. Boudiaf clôturera sa visite en faisant une virée au niveau de plusieurs services du CHU Mohamed Nedir de Tizi-Ouzou, notamment ceux des entrées, aux urgences et à la pharmacie ou visiblement il a apprécié les efforts fournis par le personnel auquel il a d’ailleurs rendu hommage malgré certaines situations contraignantes qu’il a eu à voir, comme ce fut le cas aux urgences, assez surchargées de malades évacués de toutes les localités de la wilaya et même des wilayas environnantes. Interpellé justement sur ce fait, M. Boudiaf indiquera : « Oui, j’ai vu que des patients étaient installés dans les couloirs des urgences. Cela est normal, car les urgences de Tizi-Ouzou sont dépassées. Il y a trop de demande. Nous devons nous focaliser sur les patients, certes, mais il ne faut pas oublier l’autre partie, qui fait de son mieux pour répondre à cette forte demande. Je pense que la situation sera meilleure avec le nouveau bloc des urgences inscrit et qui une fois mis en service soulagera beaucoup la structure». Il poursuivra en disant : « Je connais bien la wilaya de Tizi-Ouzou, et pour ce qui est des zones rurales, nous avons mis en place un riche programme en vue d’une meilleure prise en charge des patients. De plus, à Tizi-Ouzou, il y a énormément de projets, dont certains ont été réalisés, d’autres en cours, ainsi que ceux qui n’ont pas encore démarré». Selon les dires du ministre, la carte sanitaire accorde beaucoup d’importance à la santé de proximité. Le principal but tracé par son secteur, selon lui, est que le patient ne doit plus être obligé de se déplacer jusqu’au CHU pour un simple changement de pansement ou une consultation. « C’est aux EPSP de prodiguer les premiers soins aux malades », a-t-il dit, en ajoutant : « nous avons procédé à la formation de 6500 agents polyvalents de la santé au niveau national, cette année, et plus 6500 autres seront formés pour l’année prochaine. Ce qui nous donnera un total de 13 000 APS qui pourront prodiguer les premiers soins aux malades. Ajoutez à cela, nous allons bénéficier de 7600 paramédicaux ». Quant aux retards accusés dans la réalisation des projets de l’EHS cardio-pédiatrique et du centre anti-cancer de Draà Ben Khedda, le ministre affirmera que « des mesures radicales seront prises dans les jours avenirs ».
Samira Bouabdellah