L’association les Amis de Krim Belkacem dénonce

Partager

Le début du projet de réalisation d’une stèle à la mémoire du colonel Krim Belkacem, à l’intérieur de la cour du nouveau siège de la mairie, a vite fait régir l’association «Les Amis de Krim Belkacem » de la dite municipalité qui insiste sur le fait qu’il s’agit là d’une atteinte à l’histoire. En effet, dans une déclaration-dénonciation signée par son président, M. Omar Moussi, de nombreuses fléchettes ont été tirées aussi bien sur le maire que sur la famille révolutionnaire. En fait, tous ceux qui ont participé à «cet autre crime». D’ailleurs, d’emblée, on peut lire sur ce document dont on détient une copie : «De tout temps oublié par les gouvernants, Krim Belkacem, dont le nom restera à jamais gravé dans la mémoire collective des Algériennes et des Algériens, signataire des accords d’Evian, est en passe de subir un deuxième assassinat après celui du 18 octobre 1970. Un second crime qui va, à jamais, l’enterrer dans le petit douar d’Aït Yahia Moussa. Un crime, œuvre des autorités locales, à leur tête le P/APC, de la famille révolutionnaire et certaines parties affamées d’enchaîner projet sur projet sans se soucier de préserver l’héritage historique ô combien géant de cette région baptisée «Zone Rouge» durant la période coloniale», lit-on comme préambule du dit document. Les auteurs de ce dernier rappellent ensuite à l’ensemble des citoyens que ce projet accordé par le Premier ministre lors de sa visite en juillet 2013 à Tizi-Ouzou était accueilli avec fierté par tous. «Les autorités de la commune, toute honte bue, procèdent à l’enterrement de ce Héros à l’intérieur du nouveau siège de mairie situé sur le chemin menant vers Ighil El Vir. Loin de toute visibilité sans doute, donnera une seconde vie au Lion des Djebels», enchaînent les auteurs de la dite déclaration. Par ailleurs, l’association en question affirme qu’il s’agit d’une volonté délibérée de réduire à néant l’image de ce grand homme et que les élus locaux, la famille révolutionnaire et certains acteurs de la société civile complices du choix de terrain en assument l’entière responsabilité. «L’association refuse catégoriquement l’implantation de la dite stèle à l’intérieur du siège de l’APC, d’autant plus qu’il existe de meilleurs endroits que celui choisi. En conséquence, la stèle ne doit être érigée que sur les abords de la RN 25 traversant le chef-lieu communal, de façon à constituer la fierté de la région vis-à-vis de tout visiteur», notent Omar Moussi et son bureau. Avant de d’enchaîner : «Devant cette situation, l’association appelle le P/APC à annuler le chantier lancé à cet effet, à l’intérieur de ce siège de l’APC jusqu’à ce que qu’un autre terrain, à la hauteur de premier colonel chef de la Wilaya 3 historique, soit dégagé». Et d’interpeller le wali d’user de ses prérogatives pour arrêter le massacre. «L’association prend à témoins les citoyens d’Aït Yahia Moussa contre ce fratricide commis localement. Enfin, les autorités locales, par devoir de transparence, sont invitées à associer l’ensemble des acteurs associatifs et les comités de villages dans toutes les étapes de ce projet que nul ne peut en réclamer la paternité», telle est la conclusion de cette déclaration. 

Le maire se justifie

À ce propos, nous avons pris attache avec le maire de cette municipalité. «Tout d’abord, ce n’est pas une stèle pour Krim Belkacem, c’est une stèle où seront gravés tous les noms des martyrs de notre commune à leur tête Krim Belkacem ainsi que ceux des Moudjahidines de la commune, décédés après l’indépendance», précise-t-il en premier lieu. Et de continuer : «Il faut que tout le monde sache qu’au niveau du chef-lieu, il n’existe aucun mètre carré qui peut être choisi sans qu’il ne fasse l’objet d’opposition. Si nous avons choisi ce terrain qui soulève cette dénonciation, c’est parce que nous voulons sécuriser cet acquis. Tous ceux qui sont sollicités de faire don d’un terrain sur la RN 25 pour ce dit projet ont refusé». «Quant au colonel Krim Belkacem que nous aimons tous, j’ai fait un grand pas dans sa réhabilitation et j’en suis fier. Je pense même à lui ériger une grande stèle sur la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest. Et ce projet me tient beaucoup à cœur», poursuit notre interlocuteur. Ce dernier nous dit que le portrait de Krim Belkacem a été inclus par les concepteurs en dernier lieu, car ce qui a été prévu ce ne sont que des silhouettes de chahids qui ne portent aucun nom. «Avant de lancer le choix de terrain, j’ai fait participer l’ONM locale et l’association Tarwa N’Krim Belkacem et qu’il n’y a eu aucune objection. Quant à l’association Les Amis de Krim Belkacem, elle ne m’a rien proposé bien avant le lancement du projet», conclut le P/APC, M. Saïd Bougheda. Contacté à ce sujet, le président de l’association culturelle Tarwa N’Krim Belkacem ne voit aucun inconvénient pour ce choix. «Si quelqu’un a en vue un terrain approprié qu’il vienne le proposer. Il ne suffira que de déboulonner les boulons et de déplacer cette stèle», juge de son côté Kamel Moussi car c’est de lui qu’il s’agit. Et de terminer en disant : «Le terrain à Iâllalen ne convient pas à ce projet car nous n’allons pas enterrer nos héros encore une fois. Et puis, s’il y a une bonne volonté chez certains, qu’ils viennent pour récupérer l’argent collecté au début des années 90 justement pour la réalisation d’une stèle pour Krim Belkacem qui a été banni durant des années même dans son village et que dire dans sa commune et même son pays».

Amar Ouramdane

Partager